L'économie du Québec demeure en bonne posture malgré le recul du produit intérieur brut (PIB) noté récemment par l'Institut de la statistique, estime le ministre québécois des Finances, Raymond Bachand.

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Et cette bonne tenue relative serait encore suffisante pour éviter de nouvelles mesures stimulatrices de la part du gouvernement québécois, selon son principal argentier.

«L'économie du Québec n'a pas grandi autant qu'auparavant au cours des derniers mois. Mais, globalement, elle continue d'être en croissance. Et, surtout, le marché de l'emploi va bien. C'est mon indicateur le plus important, plus que le PIB», a indiqué M. Bachand au cours d'un point de presse hier à HEC Montréal, où il participait au lancement de l'Institut de finance structurée et des instruments dérivés.

Cet institut s'ajoute au regroupement Finance Montréal qui a été créé en novembre 2010 afin de mieux gérer la croissance du secteur financier dans la métropole, avec une attention particulière à la spécialité des produits dérivés de la Bourse de Montréal.

Le nouvel Institut de la finance, dont la présidence du conseil est confiée à Léon Courville, économiste et ex-président de la Banque Nationale, bénéficiera d'un budget d'au moins 15 millions de dollars en 10 ans. Près de la moitié de cette somme proviendra du ministère des Finances du Québec et de l'Autorité des marchés financiers (AMF), dans son budget pour des projets d'éducation financière.

Mais encore hier, les tumultes qui agitent les marchés financiers et menacent de nouveau la croissance économique mondiale ont teinté les propos des intervenants au lancement de l'Institut de la finance.

Selon le ministre Bachand, la baisse du PIB au Québec (-0,8% annualisée) qui a été annoncée la semaine dernière était «un peu surprenante».

«Je m'attends à ce que cette baisse du PIB soit révisée d'ici peu parce qu'on ne la voit pas dans les revenus fiscaux liés aux dépenses des consommateurs et de l'impôt sur le revenu des travailleurs», a-t-il indiqué.

Le ministre des Finances prévoit d'ailleurs un énoncé de mise à jour économique et budgétaire pour la fin d'octobre ou le début de novembre.

Mais déjà, il dit que cet énoncé sera dépourvu de nouvelles mesures de stimulation pour l'économie. «Après la crise (de 2008), nous avions été l'un des premiers gouvernements avec un stimulant. Ça s'est avéré payant parce que l'économie du Québec est demeurée relativement bonne. Nous avons perdu moins d'emplois et nous avons récupéré plus vite de la récession, a indiqué M. Bachand.

«Pour le moment, nous maintenons notre plan de retour à l'équilibre budgétaire [d'ici trois ans]. Un nouveau stimulant économique n'est pas encore nécessaire, mais nous suivons la situation de très près et nous demeurons prêts à intervenir.»

De l'avis d'analystes économiques, toutefois, l'objectif du retour à un budget équilibré ne s'annonce pas sans heurts pour les contribuables québécois au cours des prochains mois.

D'une part, le gouvernement Charest vient d'ordonner des compressions de dépenses de l'ordre de 800 millions dans tout l'appareil gouvernemental.

D'autre part, en matière de revenus, la taxe de vente au Québec augmentera en janvier de 1 point, à 9,5%, pour la deuxième année consécutive. De même que la taxe sur les carburants, qui subira une deuxième hausse de 1 cent le litre sur les trois années échelonnées de 2011 à 2013.

Enfin, la «cotisation santé» instaurée par Québec il y a deux ans doublera encore à 200$ par année à partir de janvier prochain.