Le Groupe TVA a des attentes financières modestes envers sa nouvelle chaîne sportive TVA Sports, qui ne fera pas de profits ni de cotes d'écoute millionnaires comme RDS avant quelques années.

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«Plusieurs personnes pensaient que nous attendrions la venue possible des Nordiques (pour lancer TVA Sports), mais nous avons analysé le marché et il faut démarrer la chaîne maintenant», dit Pierre Dion, président et chef de la direction du Groupe TVA, en entrevue à La Presse Affaires.

Quebecor n'a pas dévoilé le montant exact de son investissement initial «de plusieurs millions de dollars» nécessaire pour lancer TVA Sports. Pierre Dion pense qu'il s'agit du plus important lancement d'une chaîne spécialisée francophone au plan financier depuis LCN en 1997. Environ 100 personnes, dont les chroniqueurs sportifs Dave Morissette, Réjean Tremblay et Yvon Pedneault, ont été embauchées. La rentabilité de TVA Sports devra attendre «plusieurs années», selon Pierre Dion.

«Ça pourrait être rentable, mais ce sera difficile au début, dit David McFadgen, analyste financier pour la firme torontoise Cormark Securities, qui suit le titre de Quebecor. Les licences pour diffuser les événements sportifs coûtent cher. Cette nouvelle chaîne ne changera pas grand-chose à l'ensemble des activités de Quebecor, mais elle pourrait permettre d'attirer des nouveaux clients grâce à son nouveau contenu.»

Les matchs du Canadien étant sous contrat avec RDS jusqu'à la fin de la saison 2013-2014, TVA Sports s'est rabattu sur 38 matchs des Sénateurs d'Ottawa pour les 3 prochaines saisons. L'an dernier, les Sénateurs ont attiré en moyenne 133 000 téléspectateurs à RDS, contre 797 000 téléspectateurs en moyenne en saison régulière pour le Tricolore. Un écart qui incite le grand patron de TVA à la prudence au jeu des comparaisons. «Nous n'avons pas essayé de faire des comparaisons (avec RDS), dit Pierre Dion. Quand tu montes une chaîne en quatre mois, tu dois te concentrer sur ton produit. Ce sera aux téléspectateurs de faire les comparaisons.»

À moyen terme, le réseau aimerait être le diffuseur de trois équipes de la LNH, dont le Tricolore après la saison 2013-2014. «TVA Sports va être là (pour les prochaines négociations des droits du Tricolore), dit Pierre Dion. S'il y a le retour des Nordiques, on l'espère tous, nous serons aussi intéressés. Je crois sincèrement que nous pouvons cohabiter avec trois équipes de la LNH (Ottawa, Montréal, Québec) à notre antenne.»

Par contre, silence radio chez TVA Sports dans le dossier olympique. Bell et Radio-Canada présenteront une candidature commune pour la diffusion des Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et de Rio de Janeiro en 2016.

TVA Sports veut notamment se différencier de RDS en intégrant plus de femmes à l'écran et en diffusant plus d'événements sur place plutôt qu'en studio. «Nous avons plusieurs visages féminins qui amènent beaucoup de fraîcheur. C'est quelque chose qu'on ne voyait pas ici avant. Nous aurons un beau mix, comme aux États-Unis et au Canada anglais. Quant aux productions sur place, elles peuvent coûter jusqu'à trois fois plus cher, mais nous voulons être différents», a dit Pierre Dion lundi.

D'ici un an, TVA Sports aimerait rejoindre 1 million de foyers, comparativement à 3,2 millions actuellement pour RDS et 1,4 million pour sa petite soeur RIS. La chaîne sportive de Quebecor sera offerte par deux des quatre plus importants distributeurs au Québec, Vidéotron et Shaw Direct, mais TVA Sports n'a pas d'entente avec Bell Télé et Cogeco. «Toute la pérennité de TVA Sports est en jeu, dit Pierre Dion. Appelez votre distributeur et exigez d'avoir TVA Sports. Nos demandes sont raisonnables. La pression est maintenant du côté des distributeurs.»

«Nous continuons les discussions et sommes intéressés à offrir TVA Sports, mais dans le meilleur intérêt de nos clients. Il faut que le rapport qualité-prix soit là», dit René Guimond, vice-président des communications de Cogeco. Bell Média est «toujours en discussion avec TVA Sports», selon sa porte-parole Jacqueline Michelis.

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Programmation de TVA Sports

> 38 matchs des Sénateurs d'Ottawa

> 25 matchs de l'Impact de Montréal à compter de 2012

> 60 matchs des Blue Jays de Toronto en 2012 (12 matchs en 2011)

> Galas de boxe d'Interbox et de GYM

> Soirées UFC le samedi soir

> 15 matchs de hockey junior, en plus de la Coupe Memorial

> Red Bull Crashed Ice de Québec

> Soccer de la Ligue des Champions