Acheter au Canada signifie payer davantage qu'au sud de la frontière, tout coûtant plus cher au pays, qu'il s'agisse de souliers de sport, de patins, de pyjamas ou de collants.

Même le huard, plus élevé que le dollar américain, n'a pas permis de surmonter les obstacles que sont les tarifs douaniers et droits sur les importations, qui s'élèvent dans certains cas jusqu'à 18%, un certain nombre de coûts fixes et, il est vrai, le fait que les détaillants peuvent tout simplement se permettre de gonfler leurs prix au Canada.

«Les gens qui devraient profiter de la valeur supérieure du dollar canadien sont les consommateurs», a affirmé Douglas Porter, économiste en chef délégué de BMO Marchés des capitaux, ajoutant cependant qu'«ils n'ont pas le sentiment que c'est le cas».

Le dollar canadien a dépassé la parité pendant la majeure partie de 2011, ce qui permet d'effectuer des comparaisons des prix qui s'avèrent frustrantes pour les consommateurs, a indiqué M. Porter, qui se penche sur les différences de prix entre le Canada et les États-Unis depuis que le huard s'est envolé, en 2007.

Les parents de jeunes joueurs de hockey ont constaté que l'équipement était moins cher aux États-Unis, et certains d'entre eux trouvent le moyen d'en ramener au Canada en douce.

Un parent a observé que certaines pièces d'équipement coûtaient de 20 à 45% en moins aux États-Unis qu'au Canada.

«Quand vous vous retrouvez à acheter des produits de qualité élevée, la différence de prix est plus importante», a affirmé ce parent.

Certains détaillants américains comme Hollister, chaîne californienne de vêtements de surf, affichent clairement leur politique de prix à deux niveaux, inscrivant les prix américains et canadiens sur les étiquettes de prix.

D'autres, parmi lesquels la chaîne de boutiques de vêtement J. Crew, font payer en moyenne quelque 15 pour cent de plus au Canada.

Un comité du Sénat doit examiner la question de la différence de prix, un processus qui prendra du temps et pourrait durer jusqu'en 2012, donc après la prochaine saison des achats de fin d'année.

Les tarifs sur la plupart des biens circulant entre le Canada, les États-Unis et le Mexique ont été déterminés dans le cadre des ententes commerciales conclues à la fin des années 80 et au début de la décennie suivante. Mais il reste certains articles qui ne sont pas couverts par ces accords, sans compter ceux qui entrent au Canada en provenance d'Asie, d'Europe, d'Amérique du Sud et d'ailleurs.

Il faut également tenir compte de ce qu'il en coûte pour faire des affaires au Canada, ce qui se traduit par des prix plus élevés - que l'on parle de l'étiquetage en anglais et français, des frais de transport, des taxes sur la masse salariale et de l'immobilier, a indiqué Ken Wong, professeur de marketing à l'Université Queen's, à Kingston, en Ontario.

«L'autre partie de ça est tout simplement ce que peut supporter le marché, a ajouté M. Wong. Dans une certaine mesure, il y a un élément d'inflation artificielle de certains prix canadiens.»