La Banque d'Angleterre a maintenu jeudi, comme anticipé, son taux directeur à 0,5% et la suspension de son programme de rachats d'actifs dont le montant a été épuisé en janvier 2010, à l'issue de sa réunion mensuelle de politique monétaire.                

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a fait aucun commentaire immédiat sur sa décision, ce qui conduira les observateurs à scruter avec attention la publication des minutes de cette réunion, prévue le 21 septembre.

Depuis deux ans et demi, le taux d'intérêt directeur de la banque centrale britannique est figé au niveau historiquement bas de 0,5%, une mesure adoptée en mars 2009 afin d'aider une économie britannique alors en profonde récession.

L'institution avait parallèlement lancé un programme de rachats d'actifs, dit d'assouplissement quantitatif, dont le montant, relevé à plusieurs reprises jusqu'à 200 milliards de livres (228 milliards d'euros), a été épuisé en janvier 2010.

«Du fait de la faiblesse actuelle de l'économie britannique et des perspectives inquiétantes, tant au niveau national que mondial, les attentes se sont complètement détournées d'un éventuel resserrement monétaire anticipé, vers une relance de l'assouplissement quantitatif», a observé Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

Ainsi, même si la majorité des neuf membres que compte le Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale britannique s'est prononcée en faveur d'un nouveau statu quo, «il sera tout particulièrement intéressant de voir si Adam Posen (jusqu'à présent le seul à prôner de nouveaux rachats d'actifs, NDLR) aura fait des émules», a noté Joost Beaumont, économiste chez ABN-Amro.

Une perspective tout à fait possible pour de nombreux observateurs, surtout à la lumière des minutes de la réunion d'août du CPM, selon lesquelles certains membres s'étaient d'ores et déjà «demandé s'il y avait des raisons d'accroître le niveau d'aide monétaire en relançant le programme de rachats d'actifs».

Pour eux, une telle éventualité n'est pas à exclure si la situation venait à se dégrader encore plus.

Pour l'instant, le niveau toujours très élevé de l'inflation, à plus du double de la cible de 2%, continue de faire obstacle à une relance de la planche à billets.

«Mais si l'économie ne montre pas rapidement de signes d'amélioration et si les marchés financiers ne se stabilisent pas, la pression sur la Banque d'Angleterre va continuer d'augmenter et pourrait déclencher une nouvelle vague d'assouplissements quantitatifs», prévenait M. Archer.