Le rachat de Motorola Mobility par Google, pour 12,5 milliards de dollars, ne signifie pas seulement que le groupe californien fait son entrée dans le monde du matériel (hardware). Le géant américain met aussi la main un portefeuille impressionnant de brevets.

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À terme, les quelque 17 000 brevets possédés par l'équipementier, ainsi que ses 7500 autres en attente deviendront propriété du géant de Mountain View.

«L'acquisition de Motorola Mobility, un partenaire dévoué d'Android, va permettre à Google d'élargir l'écosystème d'Android et va intensifier la concurrence dans l'informatique mobile», s'est réjoui le groupe américain.

Android a déjà le vent en poupe, puisqu'il équipait 43% des 107,7 millions de téléphones intelligents vendus au deuxième trimestre dans le monde, selon le cabinet Gartner.

Protéger Android contre Apple et Microsoft

La transaction va aussi permettre à Google «de mieux protéger Android contre les menaces anti-concurrentielles de Microsoft, Apple et d'autres compagnies, «a souligné le PDG du groupe internet Larry Page, lors d'une téléconférence.

Google a récemment dénoncé une «campagne hostile» contre le système d'exploitation menée par Microsoft, Oracle, Apple et d'autres, «par le biais de brevets bidons», et cherche donc à étoffer son propre portefeuille de brevets.

Début juillet il n'était pas parvenu à racheter ceux de l'équipementier canadien en télécoms Nortel, en faillite, coiffé au poteau par un consortium comprenant Apple et Microsoft. Mais mi-juillet il a racheté plus de 1000 brevets à la société informatique IBM.

Des zones grises

Cette transaction pourrait avoir un impact important sur les autres fabricants de téléphones portables qui utilisent Android, comme le taïwanais HTC ou le sud-coréen Samsung.

La protection supplémentaire apportée aux brevets d'Android «est probablement la seule bonne nouvelle» pour les partenaires de Google, a souligné auprès de l'AFP l'analyste Michael Gartenberg, de Gartner.

«On passe soudainement d'un secteur où Android aplanissait les différences» entre les différents équipementiers utilisant le système d'expoitation. «Maintenant ils sont tous en concurrence les uns avec les autres mais aussi avec Google», a-t-il noté.

Avec cet achat, «on peut se demander si (Google) va garder la marque Motorola ou si on va commencer à voir des téléphones Google», a-t-il remarqué.

L'acquisition de Motorola Mobility, que le groupe espère finaliser fin 2011 ou début 2012, doit encore être approuvée par les autorités américaines, européennes et dans d'autres pays, a indiqué le responsable juridique de Google, David Drummond. Mais il se dit «confiant» sur leur feu vert.

- D'après AFP