Autre coup dur pour la ville de Mirabel: après Technicolor, qui a annoncé lundi la fermeture de son laboratoire de développement de pellicule cinématographique, le fabricant de médicaments génériques Teva a déclaré hier qu'il mettra la clé sous la porte de son usine de 400 employés à Mirabel.

L'entreprise a annoncé hier à ses employés qu'elle devait mettre fin à ses activités. Les licenciements débuteront au printemps 2012 et se poursuivront jusqu'à la fin de l'année.

Teva, géant israélien du médicament générique, a acheté l'usine de Mirabel en novembre dernier des mains de Ratiopharm, multinationale allemande. Le nouvel acquéreur a tout de suite fait part de son intention de se départir des installations.

Teva a donc fermé le centre de recherche, qui employait 60 personnes, et s'est donné 6 mois pour vendre le reste de l'usine, qui emploie 340 travailleurs, faute de quoi elle la fermerait. Aucun acheteur ne s'étant manifesté, elle a entrepris hier le processus de fermeture.

Diane Mimeault est représentante nationale des Travailleurs et travailleuses du syndicat de l'automobile, qui représente 180 syndiqués à Mirabel. Selon elle, Teva n'a jamais eu l'intention de sauver l'usine en la vendant. La multinationale aurait plutôt tenté de «garder les employés en haleine», le temps que ses autres installations reçoivent les autorisations nécessaires pour fabriquer les médicaments produits à Mirabel.

Mme Mimeault admet toutefois que son syndicat, de concert avec le Fonds de solidarité FTQ, a tenté de trouver des acheteurs pour l'usine, en vain.

Le maire de Mirabel, Hubert Meilleur, s'est montré peu surpris de l'annonce.

«On s'y attendait, mais ça reste triste», dit-il. Avec la fermeture de Technicolor, ce sont environ 400 000$ de revenus en taxes et impôts qui échapperont à la ville, selon lui. «Sur un budget de 60 millions, c'est considérable.»

Il soutient que le fait que plusieurs terres de la ville soient zonées agricoles alors qu'elles sont impropres à l'agriculture empêche la Ville d'attirer de nouvelles entreprises, ce qui la place dans une situation difficile.

«La société a tenu à assurer ses employés que le processus de fermeture se ferait en respect de ses engagements contractuels ou légaux et avec le plus grand respect de ses employés», a assuré hier Teva.

L'entreprise a expliqué que l'usine demeurait à vendre et que «toute offre sera considérée». Le syndicat a cependant dit ne plus croire à cette option.

L'usine de Mirabel avait été fondée en 1974 sous le nom de Technilab, avant d'être rachetée par Ratiopham en 2002.