Le promoteur de U2, Live Nation Entertainment (LYV), est dans le rouge. L'entreprise inscrite à la Bourse de New York n'a pas fait de profits depuis cinq ans, mais les analystes financiers ne désespèrent pas.

> Suivez Vincent Brousseau-Pouliot sur Twitter

Plus important promoteur de musique du monde, Live Nation a généré des pertes après impôts de 203,8 millions US en 2010. Depuis cinq ans, l'entreprise a perdu 774,9 millions US, soit une perte annuelle moyenne de 154,98 millions US.

Live Nation gère les concerts de 2300 artistes. Son client le plus célèbre? U2, qui a signé une entente d'environ 100 millions pour 12 ans en 2008. L'entente de U2 serait similaire à celle de Madonna, qui permet à l'artiste de garder 90% des revenus aux guichets des spectacles et 50% des revenus de produits dérivés. «Les groupes célèbres comme U2 ont le meilleur pouvoir de négociation avec leur promoteur. Ils peuvent presque dicter les conditions», dit Gary Bongiovanni, éditeur du magazine spécialisé Pollstar.

Boissons et nourriture

Comment le promoteur Live Nation fait-il de l'argent avec les concerts de U2? Avec les frais de services sur les billets, les commandites et la vente de nourriture et boissons durant le spectacle. «C'est pour ça que Live Event veut plus de spectateurs, quitte à diminuer le prix des billets en «admission générale» (aucune place réservée). Plus il y a de gens, plus on vend de boissons et de nourriture», dit Douglas Arthur, directeur exécutif de la firme d'investissement Evercore Partners à New York, qui recommande de conserver le titre de Live Nation.

En janvier dernier, Live Nation a fusionné avec Ticketmaster - une synergie qui pourrait enfin mener l'entreprise à la rentabilité. Avec ses 21 000 concerts - dont 32 de U2 - en 2010, Live Nation a généré des revenus de 5,06 milliards US, une hausse annuelle de 21%. L'entreprise a néanmoins augmenté sa perte annuelle de 126 millions à 203,8 millions.

«Ils ne font pas d'argent pour l'instant, mais ils en génèrent beaucoup, dit l'analyste financier Douglas Arthur. Avec la fusion avec Tickermaster, c'est le plus important promoteur de spectacles du monde et le plus important vendeur de billets. Ils ont toutes les pièces du puzzle, mais il reste à voir s'ils parviendront à faire des profits.»

Malgré tout, cinq des huit analystes répertoriés par l'agence Bloomberg conseillent d'acheter le titre de Live Nation. Douglas Arthur, de Evercore Partners, est l'un des trois analystes plus prudents, qui suggèrent de conserver l'action de Live Nation. «Tout le monde est conscient que la dernière année a été très difficile pour l'industrie musicale, dit-il. L'été dernier, Live Nation avait garanti trop d'argent aux artistes, les prix des billets étaient trop élevés et plusieurs spectacles ont perdu de l'argent. Cet été, ils ont organisé moins de tournées et ils ont changé la tarification des billets.»

Le titre de Live Nation Entertainment a perdu 42% de sa valeur boursière depuis cinq ans, mais il s'est apprécié de 15% depuis un an. Il a gagné 6,5% (75 cents) hier pour clôturer la séance à 12,26$US à la Bourse de New York.