Le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a accusé jeudi à Paris la Chine de manipuler sa monnaie et a également critiqué les États-Unis pour leur politique d'un dollar faible, selon lui.

«Bien sûr, la Chine manipule sa monnaie et il serait meilleur que la monnaie fluctue, y compris en Chine», a déclaré le ministre en anglais à la presse, lors d'un forum à Paris.

Il a également critiqué la politique monétaire américaine, estimant que le dollar était actuellement sous-évalué.

«Je critique toutes les manipulations de monnaie, pas seulement aux États unis», a souligné le ministre brésilien qui répondait à la question d'un journaliste qui lui faisait remarquer que pendant le forum il avait sévèrement critiqué les États-Unis, mais qu'il n'avait pas été aussi dur avec la Chine.

M. Mantega a nuancé son propos en disant: «je ne sais pas si aux États-Unis il s'agit exactement d'une manipulation». Il s'agit de la «flexibilité quantitative qui conduit à une sous-évaluation du dollar», a-t-il souligné.

Il faisait ainsi référence à la politique de flexibilité monétaire quantitative adoptée en novembre dernier par la Réserve Fédérale américaine (FED) dont l'objectif était de faire en sorte que les taux d'intérêt à moyen et long terme soient les plus bas possible pour relancer l'économie.

Interrogé sur les mesures prises par son gouvernement pour éviter que le real ne reste surévalué, M. Mantega a dit: «nous prenons constamment des mesures contre la surévaluation du real, mais je ne peux pas les détailler, car il s'agit d'une surprise».

Depuis 1999, date à laquelle le Brésil a entamé sa politique de change fluctuant, le real n'avait jamais atteint de tels sommets. Mercredi, le real a clôturé à 1,5685 pour un dollar.

M. Mantega a toutefois admis que la situation du secteur manufacturier l'inquiétait. «Ce secteur continue de croître, mais il éprouve des difficultés à être concurrentiel sur les marchés extérieurs», a-t-il souligné.

Ces dernières années, la Chine est devenue le principal partenaire commercial de la puissante économie brésilienne qui attire 60% des investissements chinois en Amérique latine, supplantant les États-Unis.