Les Québécois connaissent la Floride pour ses plages ensoleillées et ses parcs d'attractions à la Disney World, mais pas comme endroit où brasser des affaires. Le Sunshine State n'est que le 17e partenaire commercial du Québec parmi les 50 États américains, un rang que le nouveau gouverneur Rick Scott compte bien améliorer. «Il y a beaucoup d'occasions pour les entreprises québécoises de faire des affaires en Floride», plaide Rick Scott, qui participe cette semaine à la Conférence de Montréal.

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«J'ai fait campagne en insistant pour que la Floride devienne l'État américain numéro un pour faire des affaires. Beaucoup d'entreprises en Amérique latine et en Amérique du Sud ont leur siège social en Floride, l'aviation et la défense représentent 8% de notre économie et comme le Québec, nous faisons beaucoup de recherche en sciences de la vie», dit Rick Scott, vêtu d'un traditionnel complet de politicien mais chaussé de bottes de cow-boy ornées de son sceau de gouverneur la Floride pour son entrevue avec La Presse Affaires.

Un contrat qu'une entreprise québécoise (Bombardier, pour ne pas la nommer) ne risque pas de rafler en Floride: celui d'un train à grande vitesse. C'est qu'aux États-Unis, Rick Scott est devenu le symbole de l'opposition aux projets de train à grande vitesse de l'administration Obama. Peu après son élection, où il a obtenu l'appui du Tea Party et a investi 73 millions US de sa fortune personnelle, le gouverneur républicain a refusé une subvention fédérale de 2,4 milliards US pour un projet de train à grande vitesse entre Tampa Bay et Orlando.

«Le train à grande vitesse est peut-être une solution à long terme, mais ce n'était pas le bon moment, dit Rick Scott. Le gouvernement fédéral ne fournissait qu'une partie du financement. Les contribuables floridiens auraient dû payer des milliards de dollars. Ça n'avait aucun sens de faire ce projet. Nos villes ne sont pas aussi concentrées que sur la côte est des États-Unis. Tant qu'ils sont rentables, les projets de TGV sont une bonne chose. Pour l'instant, il n'y a pas assez densité de population en Floride.»

En visite officielle à Montréal cette semaine, Rick Scott veut profiter de la vigueur du huard pour augmenter le nombre de touristes et de propriétaires québécois en Floride. La Floride est au cinquième rang des États les plus fréquentés par les touristes québécois, et leur préféré à l'extérieur de la Nouvelle-Angleterre. «Tout le monde devrait acheter (une maison) maintenant. Les prix ont descendu et le dollar américain est très bas (comparativement au dollar canadien). C'est un bon moment pour acheter. Il y a eu une hausse significative du nombre de ventes de maisons. Notre marché immobilier a baissé, mais il est appelé à monter alors que nous serons l'un des États où l'économie croîtra le plus rapidement», dit Rick Scott, qui s'est entretenu lundi avec le premier ministre québécois Jean Charest.

Ancien PDG de la plus importante chaîne d'hôpitaux privés aux États-Unis (HCA) et ancien copropriétaire des Rangers du Texas avec George W. Bush, Rick Scott est devenu gouverneur de la Floride au terme d'une campagne serrée où il a gagné par 1,2% des voix contre son adversaire démocrate. Ses premiers mois au pouvoir ont été difficiles, si bien que son taux de satisfaction est maintenant de 35%, selon un sondage de l'Université Quinnipiac. «J'ai décidé de prendre des décisions difficiles pour relancer notre économie. Le Chief Executive Magazine vient de faire passer la Floride du sixième au troisième rang des meilleurs États américains où faire des affaires. Ça et la création d'emplois sont les sondages les plus importants», dit le gouverneur Scott, qui prononcera un discours ce midi à la Conférence de Montréal.

Élu avec l'appui du Tea Party, Rick Scott veut abolir l'impôt pour les entreprises, réduire l'impôt foncier de 19% et éliminer 8500 emplois dans le secteur public. Son État fait face à un déficit budgétaire de 3,6 milliards US cette année.