La société Research in Motion (T.RIM), qui fabrique les téléphones intelligents BlackBerry, a laissé savoir vendredi qu'elle était visée par un recours collectif aux États-Unis.

Des investisseurs affirment que l'entreprise canadienne les a trompés au sujet de sa situation financière et de ses perspectives de croissance.

RIM a indiqué que les plaignants l'accusaient d'avoir fait des déclarations fausses ou trompeuses pendant une période de quatre mois, qui a pris fin le 28 avril dernier.

Le recours collectif a été déposé devant un tribunal de l'État de New York. Le montant des dommages réclamés n'a pas été précisé.

RIM soutient que les allégations des investisseurs mécontents sont sans fondement. La société entend se défendre vigoureusement.

La poursuite tombe au moment où la firme ontarienne tente de tirer son épingle du jeu dans le marché hautement concurrentiel des téléphones intelligents, où elle affronte le système d'exploitation Androïd de Google ainsi qu'Apple et son iPhone.

À la fin d'avril, l'entreprise canadienne a revu à la baisse ses objectifs de revenus et de profits. Elle a notamment dit s'attendre à ce que les ventes des nouveaux BlackBerry soient moins importantes que prévu. Ces appareils ne seront pas disponibles sur le marché avant 2012.

RIM s'attend également à ce que le prix moyen de vente de ses vieux appareils BlackBerry diminue.

Anil Doralda, analyste chez William Blair & Co., n'a pas voulu faire de commentaires sur la poursuite. Il a toutefois insisté sur les défis auxquels RIM devra faire face sur le marché des téléphones intelligents.

«Nous pourrions parler de la croissance de leurs nouveaux produits, mais le fait est qu'ils ne sont pas encore sur le marché et qu'ils n'ont pas été développés à temps», a-t-il expliqué, en entrevue de Chicago.

«La mise en exécution n'a pas été la force de RIM au cours de la dernière année.»

Son plus récent modèle, le BlackBerry Torch, a été accueilli plutôt froidement malgré son écran tactile, son clavier rétractable et son système d'exploitation amélioré.

Selon M. Doralda, si RIM prend autant de temps à mettre ses produits sur le marché, c'est parce qu'il développe non seulement ses logiciels mais aussi son propre équipement technique.

«C'est un domaine qui change très rapidement. Tous les mois, la dynamique change.»

La nouvelle génération de BlackBerry utilisera le même système d'exploitation que la tablette PlayBook. Il devrait rendre les téléphones plus puissants, tels de véritables ordinateurs mobiles.

La tablette PlayBook a été plutôt mal reçue lors de son dévoilement en avril. On a entre autres reproché à RIM de mettre trop de temps à s'adapter à un marché jeune et très concurrentiel sur lequel le iPad d'Apple a mainmise.

En début d'après-midi, à la Bourse de Toronto, l'action de RIM se transigeait à 42,75 $, en hausse de 5 cents.