Les investisseurs qui possèdent des titres de dette ayant émergé de la plus importante restructuration financière jamais effectuée au Canada recouvrent jusqu'à 80% de leur investissement, soit près du double d'il y a deux ans.

Si bien que des firmes américaines, telles que Fulcrum Capital, s'arrachent ces titres.

Ainsi, les sociétés qui ont naguère été prises avec du papier commercial adossé à des actifs (PCAA) gelé pour un total de 32 milliards de dollars CAN se voient offrir jusqu'à 81 cents au dollar pour les actifs de la plus grande qualité, indique Colin Kilgour, de Kilgour Advisory Group. C'est 11% de plus qu'il y a 6 mois et environ 70% de mieux que lors des premières transactions en 2009. Les titres de moins bonne qualité progressent également.

«Les craintes qui existaient en 2008 et 2009 sont fondamentalement disparues», ajoute M. Kilgour, dont la firme torontoise conseille les détenteurs de titres de dette. «Le niveau de risque diminue, dit-il, et les conditions de crédit s'améliorent.»

Le volume de transactions a augmenté pour les titres issus de la restructuration en janvier 2009 lorsque le papier commercial insolvable a été échangé contre de nouveaux titres de dette échéant principalement d'ici 2017. Avant le «swap», des détenteurs tels que Chemin de fer Canadien Pacifique Limitée, Epcor Utilities Inc., et ProSep Inc. s'exposaient à ne rien recevoir ou à recevoir très peu en retour de leurs titres de dette.

Les investisseurs sont attirés par ces actifs parce qu'ils prévoient que leur valeur sera tirée vers la parité tandis qu'ils s'approchent de leur échéance et pendant que, en même temps, le risque sous-jacent continue de s'estomper, explique M. Kilgour.

«Depuis que les transactions ont commencé sur ces valeurs, celles-ci ont constamment offert des rendements attrayants comparativement aux risques encourus, dit-il. Le compromis a consisté en l'incroyable complexité des titres de même que leur manque de liquidité.»

Le marché du PCAA admissible aux transactions se situe à environ 12,4 milliardsCAN, somme répartie sur 53 différents types de valeurs, d'après M. Kilgour.

Le marché canadien du PCAA administré par des sociétés non bancaires s'est effondré en août 2007 parce que l'on craignait qu'une partie de ce papier commercial soit adossée à des prêts hypothécaires américains à risque. Plus de 100 sociétés et 1765 particuliers étaient pris avec du papier commercial qu'ils ne pouvaient pas transiger jusqu'à ce qu'un plan soumis à un ordre du tribunal convertisse les titres de dette de court terme en titres de plus long terme, un plan qui a mis 17 mois à être conclu.

Obligations

Ailleurs sur les marchés de crédit, TELUS, troisième société de téléphonie au Canada, a vendu pour 600 millions d'obligations de 3,65% échéant en mai 2016. Le prix de ces obligations a été établi pour offrir un rendement de 118 points de base de plus que les obligations fédérales comparables.

De son côté, Fairfax Financial Holdings Ltd. a vendu pour 400 millions d'obligations de 6,4% échéant en mai 2021 présentant un écart de 321,8 points de base. Savanna Energy a vendu pour 125 millions d'obligations de 7% venant à échéance en mai 2018.

Le rendement supplémentaire que les investisseurs exigent pour posséder des titres de dette de qualité de sociétés canadiennes plutôt que des obligations du gouvernement fédéral est demeuré inchangé jeudi à 129 points de base, ou 1,29 point de pourcentage, selon l'indice de Bank of America Merrill Lynch.