Les États-Unis ont vu leur déficit commercial se creuser nettement en mars, sous l'effet entre autres du renchérissement du pétrole, selon des chiffres publiés mercredi par le département du Commerce.

En données corrigées des variations saisonnières, ce déficit a grimpé à 48,2 milliards de dollars contre 45,4 milliards le mois précédent.

Après juin 2010 (49,9 milliards de dollars), mars 2011 a été le mois du deuxième déficit le plus élevé depuis octobre 2008.

La première économie mondiale retrouve peu à peu des tendances qui étaient celles d'avant la crise économique mondiale de 2008-2009: des importations de pétrole et de biens de consommation vigoureuses, loin d'être compensées par les performances des services ou de l'agriculture.

La balance des produits pétroliers a affiché un déficit de 31,3 milliards de dollars, le plus élevé depuis octobre 2008. En mars, le prix moyen du baril de pétrole brut importé a bondi de près de 8%, à 93,76 dollars.

Le département du Commerce a relevé que les importations de biens avaient été les plus élevées depuis août 2008, soit avant la chute des échanges commerciaux provoquée par la crise financière qui allait éclater le mois suivant.

Hormis les fournitures pour l'industrie, dopées par le prix du pétrole, elles sont vigoureuses dans l'automobile (+11% par rapport au mois précédent) et les biens d'équipement (+4%). Les importations de biens de consommation, à un niveau record en février, ont décru (-4,5%).

Les exportations de biens des États-Unis ont atteint un record (123,6 milliards de dollars), aidées par la baisse du cours du dollar à des niveaux proches des records de faiblesse du milieu des années 1990.

Par catégories de biens, les exportations de l'industrie automobile ont connu la plus forte progression mensuelle, de 16%.

La balance commerciale américaine est déficitaire avec tous les grands partenaires commerciaux.

En données non corrigées des variations saisonnières, ce déficit a été de 2,8 milliards de dollars avec le premier partenaire, le Canada. Les exportations des États unis vers son voisin ont été les plus élevées jamais enregistrées.

Le déficit a atteint 18,1 milliards avec le deuxième partenaire, la Chine.

Avec la zone euro, il s'est élevé à 8,1 milliards de dollars, dont 1,2 milliard avec la France, huitième partenaire commercial sur ce mois.