Le milliardaire américain Warren Buffett a cherché samedi à mettre fin à la controverse qui a sali son image jusqu'ici impeccable, en déclarant que les agissements de son ex-protégé David Sokol étaient «inexplicables et inexcusables».

L'investisseur le plus respecté des États-Unis, qui a juré il y a 20 ans de se montrer sans pitié pour tout employé qui ternirait l'image de sa holding Berkshire Hathaway, a déclaré aux actionnaires réunis en assemblée générale à Omaha (Nebraska, centre des États-Unis), que David Sokol avait «violé» les règlements de la société, mais s'est abstenu de l'accuser d'avoir violé la loi.

David Sokol, qui était considéré comme un successeur possible de M. Buffett, avait démissionné fin mars après qu'il était apparu qu'il avait acheté et revendu des actions Lubrizol au moment où se dessinait la possibilité que le groupe chimique américain soit acheté par la holding de M. Buffett.

«Le fait que cela soit inexcusable ne fait aucun doute. Il a violé les règles d'éthique. Il a violé nos règlements sur les achats d'actions. Il a violé les principes que je réaffirme tous les deux ans», a déclaré M. Buffett, 80 ans, à des dizaines de milliers d'actionnaires de Berkshire Hathaway réunis dans un stade d'Ohama pour ce qui est devenu au fil des ans la grand-messe annuelle de ses admirateurs.

À cette occasion, la holding a publié des résultats trimestriels partiels, qui montrent une réduction de moitié du bénéfice net sur les trois premiers mois de l'année, à 1,5 milliard de dollars contre 3,6 milliards un an plus tôt.

Cette chute du résultat est due principalement à une perte de 821 millions de dollars de l'activité assurances (contre un bénéfice de 226 millions au premier trimestre 2010), imputée notamment aux catastrophes naturelles intervenues en Australie, au Japon et aux États-Unis.

Les résultats complets de Berkshire Hathaway seront publiés vendredi.