Le Fonds monétaire international a annoncé lundi avoir revu en baisse sa prévision de croissance de l'économie américaine pour l'année en cours et a exhorté Washington à réduire le déficit budgétaire prévu pour 2011.

Selon les «Perspectives économiques mondiales» de printemps du FMI publiées à Washington, le produit intérieur brut de la première économie mondiale devrait progresser de 2,8% en 2011.

Le FMI a revu ainsi en baisse de 0,2 point sa prévision de croissance pour l'économie américaine par rapport à ce qu'il avait annoncé en janvier, mais il a revu en hausse de 0,2 point son estimation pour 2012, à 2,9%.

En 2010, le PIB américain a crû de 2,9%, selon la dernière estimation officielle américaine.

Le FMI écrit que «l'économie des États unis continue de se rétablir» et juge que l'accélération récente des créations d'emplois s'est faite à un rythme qui «reste décevant».

Le pays n'a récupéré qu'un million et demi d'emplois sur les plus de huit millions et demi qu'il a perdus pendant la crise, rappelle le rapport.

Pour le FMI, l'effet négatif de la récente poussée des cours du pétrole a «largement compensé le coup de fouet fourni par la politique monétaire non conventionnelle de la Réserve fédérale et la progression des exportations».

«À terme, l'environnement extérieur continue de présenter des risques» pour l'économie américaine, principalement la situation financière de la zone euro, et une poursuite de la montée des prix du pétrole sur fond d'instabilité persistante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ajoute le Fonds.

Son rapport s'étend une nouvelle fois sur la situation budgétaire des États-Unis.

Le besoin de replacer «les finances publiques sur une trajectoire viable à moyen terme» est particulièrement urgent aux États-Unis, afin d'éviter de «déstabiliser les marchés obligataires à l'échelle mondiale», écrit le FMI.

Notant que le pays a «de nouveau l'intention de mener une politique budgétaire expansionniste en 2011, plutôt que de rééquilibrer (son) budget», le Fonds ajoute que les États-Unis «devraient s'efforcer de réduire le déficit prévu pour l'exercice 2011».

«Cependant, pour réduire notablement le déficit prévu à moyen terme, il sera essentiel de prendre des mesures de plus grande envergure, telles que des réformes de la sécurité sociale et de la fiscalité», ajoute son rapport.

Prévoyant que l'inflation devrait rester «contenue» en 2011 et 2012, le FMI estime que cela «justifie le maintien d'une politique monétaire accommodante» afin de soutenir la reprise, ce à quoi s'emploie actuellement la banque centrale du pays.