Les dépenses de consommation des ménages se sont nettement accélérées en février aux États-Unis, alors que la hausse des revenus des Américains ralentissait, selon des chiffres publiés par le département du Commerce lundi à Washington.

Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,7% par rapport à janvier - en données corrigées des variations saisonnières et en rythme annualisé - après une hausse de 0,3% en janvier.

C'est leur hausse la plus forte depuis le mois d'octobre, et elle apparaît supérieure à ce qu'avaient estimé les analystes, dont la prévision médiane donnait l'indicateur du ministère en hausse de 0,5%.

Les ménages américains ont consommé plus alors que la progression de leurs revenus ralentissait nettement.

Ceux-ci n'ont augmenté que de 0,3% par rapport au mois précédent, après avoir progressé de 1,2% en janvier.

La prévision médiane des analystes donnait une hausse des revenus des Américains de 1,0% en février.

En termes réels, c'est-à-dire en données corrigées de l'inflation, la consommation des ménages a augmenté de 0,3% en février, après avoir stagné en janvier, alors que le revenu disponible des Américains reculait pour la première fois depuis septembre, de 0,1%.

Conséquence de l'accélération de la consommation et du ralentissement des revenus, le taux d'épargne des Américains, mesurant la part des sommes que ceux-ci mettent de côté sur l'ensemble de leur revenu disponible, a reculé de 0,3 point par rapport à janvier, pour s'établir à 5,8%, soit autant que sa moyenne sur l'ensemble de l'année 2010. Cela reste élevé pour le pays.

Accélération de l'inflation

L'inflation s'est aussi accélérée en février aux États-Unis pour revenir à un niveau conforme en théorie aux objectifs de la banque centrale américaine (Fed), selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) publié lundi à Washington.

Elle a atteint 1,6% en glissement annuel, alors qu'elle n'était encore que de 1,2% en janvier, a indiqué le département du Commerce, qui publie cet indicateur.

L'indice PCE sert de référence à la banque centrale des États-Unis (Fed). Celle-ci juge souhaitable une inflation comprise entre 1,6% et 2,0% par an. La hausse des prix était inférieure à 1,6% depuis l'été.

Pour autant, la Fed pourrait toujours considérer l'inflation comme un peu trop faible dans la mesure où celle-ci est surtout alimentée par la hausse des cours du pétrole.

Plusieurs responsables de la Réserve fédérale ont en effet indiqué prendre en compte davantage le niveau de l'inflation dite de base (hors alimentation et énergie), et qu'ils la trouvaient encore assez faible.

Celle-ci n'a progressé que de 0,1 point en février, pour atteindre 0,9% sur un an. Dans ses dernières prévisions remontant au mois de janvier, la Fed avait indiqué que l'inflation de base devrait être comprise entre 1,0 et 1,3% cette année.

En glissement mensuel, l'inflation PCE a progressé de 0,1 point en février pour atteindre 0,4%. L'inflation de base, elle, est restée stable, à 0,2%.