L'absence d'investissements dans le secteur agricole et minier au cours des 30 dernières années est la principale raison de la flambée des prix dans ces secteurs, a déclaré mardi l'économiste Philippe Chalmin, président du nouvel Observatoire des prix et des marges.

«C'est l'absence d'investissement dans les capacités productives de ces secteurs» qui est à l'origine de cette flambée des prix, a déclaré M. Chalmin, devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

«Quand on fauchait des champs d'OGM, il y a quelques années, on ne pensait pas à l'époque» qu'on allait manquer de céréales quelques années plus tard, a ajouté l'économiste spécialisé dans les questions agricoles.

Selon lui, «il faut au moins 15 ans pour développer de nouvelles cultures ou exploiter des mines, c'est très long», et d'ici là les prix grimpent.

En outre, a-t-il ajouté, d'autres facteurs sont venus se greffer sur ce manque d'investissements, comme des accidents climatiques (sécheresse ou inondations multiples), ainsi que des événements «géopolitiques», qui ont provoqué une hausse des prix.

La spéculation, dénoncée par de nombreux milieux politiques ou ONG, n'est qu'une conséquence, a estimé l'universitaire, en ajoutant qu'elle était le propre des «marchés instables», comme ceux aujourd'hui des produits agricoles et miniers.

«La vraie solution, ce n'est pas la régulation, mais une aide massive internationale aux pays pour financer leur politique agricole, c'est notre principal défi».