Le numéro deux des jeux vidéo sur Facebook a choisi Montréal pour prendre de l'expansion.

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Playfish, la division des jeux sociaux de Electronic Arts (EA), vient d'ouvrir un studio de 50 personnes à Montréal. Il s'agit de la première inauguration d'un studio Playfish depuis son acquisition par EA pour 400 millions US en 2009. «C'est très intéressant pour Montréal, dit Alex Hyder, directeur de Playfish Montréal. Le public des jeux sociaux est plus large que celui des jeux traditionnels. On rejoint des gens qui ne jouent pas habituellement.»

Le studio d'EA passera d'une demi-douzaine à 50 employés d'ici la fin de l'été. Ce sera l'un des studios de jeux sociaux les plus importants à Montréal, sinon le plus important. À titre de comparaison, Ubisoft compte entre 30 et 50 employés montréalais qui se consacrent aux jeux sociaux, selon la période de l'année. Réputée pour ses jeux à grand déploiement sur consoles, Montréal prend lentement mais sûrement le virage des jeux en ligne et des jeux sociaux.

Dans sa campagne de recrutement, Playfish Montréal tentera d'attirer des vétérans de l'industrie mais aussi des recrues, que le studio compte notamment dénicher dans les institutions financières. «Beaucoup d'utilisateurs jouent en même temps et nos serveurs doivent être robustes. Il nous faut des programmeurs qui ont de l'expérience avec des serveurs robustes comme ceux des banques et des compagnies d'assurances», dit Alex Hyder, un ancien développeur de logiciels de la NASA qui travaille dans l'industrie du jeu vidéo depuis 2002.

Une fois son recrutement terminé, Playfish Montréal travaillera simultanément sur cinq projets de jeux, qui seront disponibles uniquement sur les téléphones intelligents (iPhone, Android) et les tablettes électroniques (iPad). La plupart des gens joueront via Facebook, mais il sera aussi possible d'inviter des amis à jouer par courriel ou par SMS. Playfish Montréal ne veut pas dévoiler sur quels projets le studio travaillera cette année.

«Au contraire des jeux traditionnels, la partie la plus importante du développement des jeux sociaux se fait après le lancement, dit Alex Hyder. Si le jeu fonctionne, on le développe en fonction de la réaction des joueurs. Le succès des jeux sociaux, c'est de jouer avec ses amis. Ce ne sont pas des concepts très compliqués.»

Avec l'ouverture de Playfish, Electronic Arts passera de 750 à 800 employés à Montréal. Il s'agit de la cinquième division de Electronic Arts à Montréal, après EA Mobile (téléphones portables), BioWare (consoles), Visceral (consoles) et Pogo (en ligne).

Playfish, qui compte déjà quatre studios à Londres, en Norvège, à Pékin et à San Francisco, est le numéro deux mondial des jeux vidéo sociaux derrière Zynga, le créateur du jeu FarmVille qui a environ 60 millions de joueurs (soit 10% des adeptes de Facebook).

Les jeux sociaux prennent une place de plus en plus importante dans l'industrie du jeu vidéo. Selon le cabinet eMarketer, ils franchiront le cap du milliard US de revenus en 2011 grâce à une hausse annuelle de 27%. Facebook se réserve 30% des recettes.

Il n'est pas étonnant que les jeux sociaux soient sur toutes les lèvres cette semaine à la Conférence des développeurs de jeux de San Francisco, qui réunit plus de 18 000 représentants de l'industrie en Californie. «Ces dernières années, les développeurs traitaient les jeux sociaux comme des citoyens de second rang par rapport aux consoles. Maintenant, ils doivent se rendre compte que leur avenir pourrait se trouver dans les jeux sociaux», dit Scott Steinberg, analyste de la firme de consultation TechSavvy Global.

- Avec la collaboration de AFP et Alain McKenna