La croissance au Canada a accéléré le tempo en novembre grâce au secteur des services dont la quasi-totalité des segments a progressé. Elle devrait maintenir un rythme soutenu cette année en profitant de l'entrée de l'économie américaine en expansion.

Au final, le produit intérieur brut (PIB) réel a gagné 0,4 %, sa meilleure performance en huit mois, indiquait hier Statistique Canada. En octobre, il avait avancé de 0,2 % après un recul de 0,1 % en septembre.

De novembre 2009 à novembre 2010, le taux de croissance du PIB s'élève à 3,0 %.

Le commerce de gros et de détail et, surtout, les services d'intermédiaires financiers, d'assurance et d'immobilier ont apporté les contributions les plus importantes dans le secteur des services où se concentre un peu plus de 70 % de l'économie. Seuls les services professionnels scientifiques et techniques accusent un léger recul, le premier en six mois.

Le tableau est beaucoup plus contrasté du côté des biens. L'agriculture, l'extraction minière, gazière et pétrolière de même que les services publics, qui regroupent la production et le transport d'électricité, les pipelines et le traitement de l'eau, ont progressé de manière significative.

«L'extraction minière, pétrolière et gazière arrive en tête pour le deuxième mois consécutif, signale Marie-Claude Guillotte, économiste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne. La tendance dans ce secteur est nettement à la hausse : le niveau de production réelle ayant retrouvé près de 98 % de ce qu'il avait perdu depuis la fin de 2008, stimulé par la forte croissance économique des pays émergents.»

L'agence fédérale attribue la poussée de la production pétrolière à la remise en service des usines de traitement des sables bitumineux. L'extraction minière accrue est grandement attribuable au rebond de 10,8 % de la production de fer, très présent sur la Côte-Nord québécoise.

L'activité minière est parvenue à compenser les reculs significatifs dans la construction et la fabrication.

Le recul des mises en chantier explique le premier alors que le réoutillage des usines d'autos et l'élimination d'un quart de travail des fabricants de pièces ont plombé la production en usines. À elle seule, la production automobile a plongé de 15,2 % en rythme annuel.

Pour la production manufacturière, il s'agit du troisième repli d'affilée. « La fabrication subit encore les effets néfastes de la valeur élevée du huard et de la faible productivité des entreprises «, estime Benoit P. Durocher, économiste principal chez Desjardins. En rythme annuel, le secteur manufacturier s'est replié de 8,4 %, au cours des trois derniers mois,