Les incubateurs d'entreprises, c'est bien. Les accélérateurs technologiques, c'est mieux. Offrant conseils et outils pour faciliter l'innovation, c'est la nouvelle mode des technos. Le ministère des Affaires étrangères et le Canadian Innovation Exchange comptent en témoigner en envoyant trois jeunes entreprises l'été prochain dans la Silicon Valley.

Le CIX est un organisme né d'une conférence torontoise annuelle portant sur l'innovation technologique. Son désir est d'étendre ses activités à tout le pays, 12 mois par année. C'est pourquoi il vient de se doter d'un troisième coprésident, Chris Arsenault, président de la firme d'investissement iNovia Capital, très actif dans le secteur technologique montréalais.

L'homme d'affaires d'origine gaspésienne supervisera un nouveau concours, le Programme d'accélération technologique, auquel participe le gouvernement fédéral. Trois jeunes entreprises canadiennes, dont au moins une montréalaise, passeront les trois mois de l'été 2011 à Sunnyvale, en Californie, coeur des nouvelles technologies américaines.

Elles auront l'occasion de tisser des liens plus étroits avec des acteurs importants de leur secteur. M. Arsenault leur fera faire la tournée des entrepreneurs canadiens et québécois travaillant sur place pour des géants comme Apple, Electronic Arts, Facebook et Google.

«Plusieurs hauts dirigeants de la Silicon Valley viennent de chez nous. Plusieurs parlent d'ailleurs français», résume M. Arsenault, selon qui c'est un atout pour les entrepreneurs d'ici de pouvoir compter sur ces compatriotes en exil. «On assiste à un changement dans le démarrage d'entreprises. Avant, ça prenait des incubateurs. Aujourd'hui, ça prend des accélérateurs: des organismes qui fournissent un accès aux grands investisseurs et aux grandes entreprises qui aident à assurer le succès d'une nouvelle technologie.»

Ça tombe plutôt bien: les trois entreprises qui seront envoyées là-bas auront un bureau fourni au Plug and Play Tech Center de Sunnyvale, un des plus importants accélérateurs technologiques de la planète. «Des investisseurs spécialisés aux partenaires éventuels, ils y sont tous», assure le coprésident du CIX.

Une présence durable en Californie, un atout

Avec sa forte concentration de multinationales et de grands investisseurs en capital-risque bien au fait des nouvelles tendances dans les TI, la Silicon Valley voit passer chaque année des centaines d'entrepreneurs qui comptent y faire fortune. Trois petites entreprises canadiennes risquent d'y passer complètement inaperçues, avertit Bastien Beauchamp, homme d'affaires du secteur montréalais du marketing électronique, qui travaille aux États-Unis depuis une quinzaine d'années.

«C'est déjà mieux que d'envoyer une délégation commerciale, nuance-t-il, mais pour tisser des liens de confiance avec les bonnes personnes, c'est un processus à plus long terme.»

M. Beauchamp, qui côtoie quotidiennement des entrepreneurs parmi les plus en vue de la banlieue élargie de San Francisco, suggère à ses homologues canadiens de s'inspirer de l'Irlande. L'Eire possède un bureau permanent en Californie, appelé Enterprise Ireland. «C'est un contact permanent auprès des investisseurs américains qui permet de créer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois en Irlande. C'est mieux qu'un gros coup de marketing spontané.»

Le Canadian Innovation Exchange en est bien conscient. «Il faut un contact 12 mois par année. L'accélérateur technologique, ce n'est qu'une première étape», conclut son nouveau coprésident.

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