Le canadien Research In Motion (RIM), qui fabrique le téléphone intelligent Blackberry, a annoncé jeudi qu'il ne fournirait pas aux autorités indiennes les moyens techniques de contrôler les messages émis ou reçus par les téléphones appartenant à des entreprises.

L'Inde a fixé à RIM un ultimatum expirant le 31 janvier pour que le fabricant canadien trouve une solution permettant aux services de sécurité indiens d'avoir accès aux données circulant via les services de courriel et de messagerie instantanée de son téléphone ultra sécurisé.

L'Inde avait menacé de fermer deux services de messagerie du BlackBerry, un téléphone intelligent connu pour ses systèmes de cryptages hautement sécurisés, et utilisé par 1,1 million de personnes dans le pays asiatique.

«Il n'y a pas de solution. Il n'existe pas de clé» pour décrypter les courriels provenant d'entreprises, a déclaré aux journalistes à New Delhi un des directeurs de RIM, Robert Crow.

«Ce n'est pas possible parce que les clés du service sont aux mains des entreprises» qui s'en servent, a-t-il ajouté.

Le gouvernement indien craint notamment que le service de messagerie crypté de BlackBerry soit utilisé par des activistes pour organiser des attentats sans que leurs communications puissent être interceptées par les forces de l'ordre.

Le 13 janvier, RIM avait annoncé que les autorités indiennes pourraient contrôler les courriels et messages instantanés grand public du Blackberry.

Cependant, selon M. Crow, les messages d'entreprises posent un problème beaucoup plus vaste qui doit être réglé par l'ensemble du secteur.

«Ce n'est pas un problème propre au BlackBerry. Le Blackberry ne représente qu'une petite fraction du nombre total de VPN en Inde», a déclaré le responsable de RIM, en se référant aux réseaux privés virtuels (Virtual Private Networks ou VPN) dont se servent les sociétés pour crypter leurs messages.

Selon M. Crow, le nombre de VPN ultra sécurisés en Inde dépasse le million.

Le gouvernement indien a également exigé des firmes de communication internet Google et Skype qu'elles installent des serveurs dans le pays, de façon à permettre aux forces de sécurité indiennes de contrôler les messages et conversations transitant par leurs réseaux.