L'action d'Apple a reculé de 2,3% à New York, les investisseurs accusant le coup après l'annonce surprise du départ en congés maladie de Steve Jobs, dont l'impact était cependant largement relativisé par les analystes.

>  Steve Jobs: les analystes réagissent



En attendant Apple, parlons tablettes

Le titre, qui s'était envolé de 60% en 2010, caracolant de record en record, a dégringolé de plus de 6% à l'ouverture.

Le titre a cependant effacé une partie de ses pertes pour terminer à 340,65 $, en baisse de 2,3%.

Steve Jobs est considéré comme l'architecte des succès de la marque à la pomme depuis qu'il en a repris les commandes en 1997, de l'ordinateur iMac à la tablette iPad, dernier «best-seller» du groupe.

Par conséquent, son départ représente «la plus grande source d'incertitude pour Apple», ont reconnu les analystes de la maison de courtage Wedbush Securities.

Mais «nous pensons qu'Apple dispose d'une équipe dirigeante bien placée pour lancer avec succès les nouveaux produits déjà en projet», ont-ils ajouté.

Tim Cook, directeur opérationnel du groupe prend en charge la direction des affaires courantes d'Apple, dont Steve Jobs reste PDG.

Il avait déjà assuré l'intérim à la tête du groupe en 2004, lorsque M. Jobs avait été opéré pour un cancer du pancréas, ainsi que pendant six mois en 2009, quand M. Jobs avait pris un congé pour maladie, au cours duquel il avait subi une greffe du foie.

«Contrairement à 2009, M. Jobs n'a pas annoncé de date de retour, ce qui ajoute un élément d'incertitude», a relevé l'influent analyste Gene Munster, de la firme financière PiperJaffray. «Pour autant, cette fois, il va rester PDG d'Apple, alors qu'en 2009 Tim Cook était devenu PDG par interim».

«M. Jobs va rester impliqué dans les décisions stratégiques importantes du groupe, et M. Cook va superviser les affaires courantes», a-t-il ajouté. «Cela laisse à penser que M. Jobs s'attend à ce que son absence soit plus courte et moins grave que la précédente».

Pour les analystes de la Deutsche Bank, le fait que Steve Jobs garde son titre de PDG «suggère qu'il anticipe une absence plus courte».

«Même si M. Jobs va manquer (à la société), nous pensons qu'Apple dispose d'une équipe dirigeante extrêmement riche, qui va poursuivre la stratégie existante», ont-ils ajouté. «D'un point de vue fondamental, les perspectives restent extrêmement solides».

Le groupe devait diffuser ses résultats pour les trois derniers mois de l'année mardi après la clôture de Wall Street. Sur ce seul trimestre, les analystes s'attendent à un chiffre d'affaires approchant les 25 milliards de dollars.

Apple pourrait dans les semaines et mois à venir annoncer le prochain lancement de nouvelles versions de son téléphone multifonctions iPhone, distribué désormais par un deuxième opérateur aux Etats-Unis, ainsi que pour son iPad, vendu depuis son lancement en avril à plus de 8 millions d'exemplaires.

«Apple dispose d'une équipe dirigeante solide, et d'un leader compétent avec Tim Cook», ont estimé les analystes de Bank of America-Merrill Lynch.

Ces analystes ont calculé que l'action Apple s'était envolée de 67% pendant le dernier congé maladie de Steve Jobs en 2009, «en raison de fondamentaux solides, qui existent toujours».