La banque d'affaires américaine Goldman Sachs réalisera un placement privé d'actions du réseau social sur internet Facebook auprès d'investisseurs exclusivement non américains.

«Goldman Sachs prévoyait à l'origine de réaliser un placement privé aux Etats-Unis et à l'étranger pour des investisseurs intéressés par Facebook», indique un communiqué de la banque.

Ce projet «a provoqué une couverture intense dans les médias» début janvier, peu après son lancement, ajoute le texte.

Goldman Sachs indique avoir décidé en conséquence «de mener à bien cette offre uniquement avec des investisseurs non-Américains», après être arrivé à la conclusion que les conditions n'étaient plus réunies pour qu'une telle opération puisse être menée à bien «conformément aux lois américaines».

Les médias américains ont révélé début janvier que Goldman Sachs avait injecté 450 millions de dollars dans Facebook et que la société d'investissement russe Digital Sky Technologies y avait placé 50 millions.

Ils avaient ajouté alors que la banque de Wall Street était en train de vendre des parts de l'entreprise pour un montant total de 1,5 milliard à certains de ses clients.

L'offre de vente d'actions Facebook se fait sans publicité, le groupe n'étant pas coté en Bourse.

Goldman indique avoir pris seule la décision d'exclure ses clients américains de l'offre.

«Nous regrettons les conséquences de cette décision, mais Goldman Sachs pense que c'était la voie la plus prudente à suivre», ajoute le communiqué.

Selon le Wall Street Journal, la banque a déjà reçu des demandes de souscriptions d'actions Facebook pour un total de 7 milliards de dollars, et l'appétit des investisseurs chinois est très fort.

Pour le quotidien des affaires, la décision de Goldman Sachs laisse penser que la banque craint que l'engouement rencontré par ce placement ne la mette dans une situation délicate vis-à-vis des autorités de régulation.

Les placements privés sont soumis à une procédure et à des règles strictes édictées par la commission des opération de Bourse américaine (SEC), et celle-ci aurait déjà ouvert une enquête sur l'offre d'actions Facebook.

Sur la base de l'investissement de Goldman Sachs, Facebook a été évalué à 50 milliards, soit plus qu'une société comme le géant des médias américain Time Warner, qui réalise pourtant un chiffre d'affaires bien plus élevé.

Certains analystes estiment que Facebook a encaissé des recettes de l'ordre de deux milliards en 2010.

Le groupe gagne de l'argent en vendant des encarts publicitaires sur ses pages et grâce aux «Facebook credits», monnaie virtuelle grâce à laquelle, contre paiement par carte de crédit, les internautes peuvent acheter divers jeux et applications.

L'entreprise serait détenue par plus de 300 actionnaires. Si le groupe dépasse les 500 actionnaires cette année comme cela est prévu, il devra s'introduire en Bourse pour respecter la réglementation américaine.