Le projet de Goldman Sachs Group d'offrir à ses clients jusqu'à 1,5 milliard US en actions de Facebook est susceptible d'inciter la Commission des valeurs mobilières des États-Unis (SEC) à déterminer si le propriétaire du site de réseautage social le plus populaire au monde contourne les règles de divulgation, selon des avocats spécialisés en commerce des valeurs mobilières.

Ainsi, la SEC, qui exige que toute entreprise ayant plus de 499 investisseurs dévoile ses informations financières, étudie déjà le marché en examinant les transactions d'actions de sociétés privées telles que Facebook, selon une personne au courant de l'enquête, qui a requis l'anonymat parce que l'affaire n'est pas du domaine public.

Goldman Sachs a investi 450 millions US dans Facebook et l'entreprise projette de créer une entité ad hoc pour ses clients de manière à faire des placements additionnels d'une valeur pouvant atteindre 1,5 milliard US, d'après deux autres sources. Certaines entreprises évitent de dépasser le seuil de divulgation en confiant les fonds des investisseurs à une entité unique tels qu'un fonds spéculatif ou une firme de placement privée.

«La vraie question qui se pose est celle-ci: quels sont les détails de cette entité ad hoc?» demande James Angel, professeur à l'école d'études commerciales de l'Université Georgetown, à Washington. Si l'investissement est conçu pour contourner la règle, «la SEC devrait examiner l'affaire très attentivement», ajoute M. Angel.

Le New York Times avait déjà fait état de l'investissement de Goldman Sachs et du projet d'entité ad hoc.

Une autre confirmation publique de l'intérêt de la SEC concernant de tels fonds d'investissement est venue ce lundi lorsque SecondMarket, qui établit le contact entre acheteurs et vendeurs d'actions d'entreprises privées telles que Facebook et Twitter, a reçu une demande d'information de la part du gendarme américain du commerce des valeurs mobilières.

«Nous avons reçu une demande volontaire d'information de la SEC concernant les fonds d'investissement collectifs antérieurs à un placement initial», a indiqué Mark D. Murphy, porte-parole de SecondMarket, entreprise new-yorkaise. «Nous coopérons entièrement», a-t-il dit.

La règle de la limite des 500 actionnaires a été mise en place pour s'assurer que les personnes qui investissent dans de plus grosses entreprises disposent de suffisamment d'informations à propos de ces entreprises.