CAE (T.CAE) a annoncé hier qu'elle se porte acquéreur des activités de formation de CHC Helicopter, chef de file du transport par hélicoptère pour l'industrie pétrolière et gazière en mer.

Même si la transaction ne porte que sur quatre simulateurs, elle demeure stratégique, soutient Pascale Alpha, directrice des communications chez CAE.

Le parc de simulateurs d'hélicoptères civils passe ainsi de 8 à 12, soit un accroissement de 50% de la capacité de formation de CAE. Elle formera 2000 pilotes et ingénieurs de maintenance, dans les simulateurs de CHC, deux en Norvège, un au Royaume-Uni et un à Canada, à Vancouver. La nouvelle a toutefois peu ou pas d'effet sur les activités de CAE à Montréal où est situé son siège social, précise Mme Alpha.

De son côté, CHC se concentrera sur son rôle de fabricant. «Nous aurons accès au réseau mondial de formation de CAE et à l'ensemble de ses technologies de formation de pointe, tout en conservant le contrôle et le responsable de nos programmes de formation», a dit William Amelio, président et chef de la direction de CHC Helicopter, dans un communiqué.

CAE ne comptait pas CHC Helicopter parmi ses clients avant l'annonce. Les détails financiers de la transaction n'ont pas été dévoilés.

L'acquisition constitue une bonne nouvelle pour CAE, aux yeux de Benoît Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, même si elle n'a pas d'impact sur ses résultats à court terme. «Ça confirme qu'il y a une valeur à oeuvrer dans l'impartition de services d'entraînement», a-t-il commenté.

Premier fabricant de simulateurs en aéronautique du monde, CAE s'est diversifiée sous la direction de Robert Brown, dans les services de formation. Aujourd'hui, les revenus se répartissent à parts égales entre les services et la vente de simulateurs.

«Aujourd'hui, dans le monde, à peu près un pilote sur deux est formé par CAE, dit Mehran Ebrahimi, professeur et directeur du Groupe d'études en management des entreprises de l'aéronautique de l'UQAM.

Dans le secteur civil de l'aéronautique, avions et hélicoptères, CAE exploite un parc de 150 simulateurs, qui engendre des revenus récurrents à long terme.

Un simulateur procure habituellement entre 3 et 4 millions de dollars de revenus par année, d'après les termes du contrat, selon un analyste qui ne veut pas être nommé.

Le réseau mondial de CAE compte 29 centres de formation et forme 75 000 pilotes et techniciens par année.

Un des mérites de la transaction est d'accentuer la présence de CAE dans les hélicoptères, un secteur porteur. «CAE est moins présente dans le domaine de la formation des pilotes d'hélicoptère que dans celle des pilotes d'avion», fait remarquer le professeur Ebrahimi.

Dans une note citée par La Presse Canadienne, Cameron Doerksen, analyste de la Financière Banque Nationale, croit que la formation de pilotes d'hélicoptère a de fortes possibilités de croissance dans l'avenir.

Le boom des ressources entraîne l'exploitation des matières premières dans des régions difficiles d'accès, ce qui rend l'hélicoptère bien utile.

«Sur un simulateur, l'entraînement est beaucoup plus sécuritaire, on peut essayer des manoeuvres qu'on ne pourrait pas faire à bord d'un vrai hélicoptère. On peut s'entraîner pour arriver à réaliser un atterrissage parfait», explique Pascale Alpha, de CAE.

L'entreprise réalise des ventes annuelles de plus de 1,5 milliard et emploie 7500 personnes dans 20 pays. L'action a gagné 17 cents, ou 1,51% hier, pour terminer à 11,41$.