AEterna Zentaris (T.AEZ) a réservé peu de surprises aux investisseurs cette année, la biotech de Québec se contentant d'avancer ses pièces sur l'échiquier. Mais plusieurs d'entre elles se rapprochent du fil d'arrivée et l'année 2011 risque d'être plus mouvementée.

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Les dirigeants ont présenté leur stratégie pour l'année 2011 à New York cette semaine aux investisseurs et aux analystes.

Au menu: AEterna pourrait mener de front jusqu'à quatre études de phase III cette année, la dernière étape avant la commercialisation d'un produit.

«Nous allons avoir une bien meilleure idée l'an prochain du potentiel de perifosine et de AEZS-108, deux des principaux produits d'AEterna. Ça promet d'être intéressant», dit Pooya Hemami, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Les projecteurs seront braqués sur perifosine, le produit-vedette d'AEterna depuis que son meilleur cheval, le Cetrorelix, s'est écroulé au combat juste avant le fil d'arrivée il y a un an.

AEterna teste la capacité de perifosine à guérir une panoplie de cancers. Nous devrions savoir au cours de la deuxième moitié de 2011 si la molécule est efficace contre le cancer colorectal en phase avancée, le plus gros marché auquel elle compte s'attaquer à court terme.

Advenant un succès, le partenaire d'AEterna, Keryx, commercialiserait le produit aux États-Unis. En entrevue à La Presse Affaires, les dirigeants ont affirmé que la priorité était maintenant de trouver un partenaire en Asie, où AEterna devrait tester le produit sur des populations asiatiques avant de le mettre en marché.

La situation serait plus simple en Europe, où on pourrait probablement convaincre les autorités sans lancer d'études supplémentaires.

«Dans ce cas, nous pourrions commercialiser le produit nous-mêmes, ou trouver un partenaire si nous avons une offre intéressante», a expliqué Dennis Turpin, premier vice-président et chef de la direction financière.

«Comme ils n'ont pas d'expérience en commercialisation de médicaments pour le cancer, je crois que beaucoup de gens préféreraient qu'ils signent un bon partenariat», a dit à ce sujet l'analyste Pooya Hemami.

AEterna lance aussi une étude de phase III pour traiter le myélome multiple, un autre type de cancer, toujours avec perifosine. Les nouvelles ne sortiront cependant pas avant 2012.

AEterna Zentaris a aussi choisi de pousser le développement d'AEZS-108 pour traiter le cancer de l'endomètre et lancera sous peu une étude de phase III.

Un test diagnostique pour détecter le déficit en hormones de croissance en est aussi à sa dernière batterie de tests. Si ces tests s'avèrent positifs, AEterna espère en tirer des revenus dès 2012 - rien pour faire sauter la banque, mais cela pourrait contribuer à financer la recherche sur les autres produits.

Parlant d'argent, l'entreprise a recueilli 25 millions de dollars cette année et estime avoir assez de fonds pour continuer au moins jusqu'en 2012. Les frais de recherche et développement (R-D) devraient passer de 20 millions cette année à 23 ou 24 millions l'an prochain, une grande partie des coûts des études sur les patients étant assumée par le partenaire Keryx.

L'action d'AEterna Zentaris a gagné 5 cents, ou 3,16% hier, à Toronto pour clôturer à 1,63$.