La Société de transport de Montréal a accordé à Quebecor Média le droit exclusif de distribuer son journal 24 Heures dans le réseau du métro en bonne partie à cause de sa force de frappe médiatique.

Métro et 24 Heures avaient pris part à l'appel d'offres public lancé le 27 septembre dernier et la STM a indiqué que Sun Media, qui chapeaute le 24 Heures, avait fait la proposition «la plus avantageuse pour la STM et sa clientèle».

La STM ne nie pas avoir été séduite par l'éventail de médias de Quebecor, qui lui permettra de rejoindre une plus vaste clientèle potentielle.

«On pourrait se retrouver avec des messages de nature institutionnelle ou pour encourager les gens à prendre le transport collectif sur les différentes plateformes de la Corporation Sun Media», a fait valoir la porte-parole de la STM Odile Paradis.

En plus du 24 Heures, cette entité chapeaute le Journal de Montréal -dont les employés sont en lock-out depuis 23 mois- ainsi que les journaux de la chaîne Sun, au Canada anglais. Sun Media fait partie de l'empire Quebecor, qui comprend le réseau de télévision TVA, le portail Internet canoë et plusieurs magazines.

Cet avantage concurrentiel a d'ailleurs été soulevé par le grand patron de Quebecor Pierre Karl Péladeau. «Nous sommes très heureux de nous associer à la STM et de mettre la puissance de notre réseau médiatique et technologique au profit du mouvement collectif de la STM», a-t-il affirmé dans un communiqué.

«Ce partenariat de distribution avec la STM nous permettra de rejoindre la totalité des usagers du métro, et ce, durant toute la journée. Nous comptons ainsi poursuivre et accélérer la croissance exceptionnelle que connait le 24 Heures depuis son lancement en 2001», a ajouté l'éditrice du quotidien gratuit, Christianne Benjamin.

Odile Paradis ajoute que la STM a basé son évaluation des soumissions sur deux autres critères: le prix et l'engagement du journal envers le recyclage.

Le contrat d'une durée de cinq ans entrera en vigueur le 3 janvier. La STM précise que l'entente pourra être prolongée. Le contrat avec le journal Métro prend officiellement fin le 31 décembre prochain.

La STM disposera d'une page de contenu dans chacune des éditions du quotidien, comme c'était le cas dans Métro depuis 2001.

Métro doit revoir sa stratégie de distribution

Le virage de la STM a «un peu déçu» l'éditeur du journal Métro, Daniel Barbeau, qui aurait souhaité renouveler l'entente, mais «pas à n'importe quel prix».

M. Barbeau affirme que le quotidien s'était préparé à toute éventualité, et ce, dès que l'appel d'offres a été lancé.

Les deux tiers des exemplaires du journal sont distribués dans le métro; il faudra donc revoir le réseau de distribution. «Il n'y a pas d'état de panique», a néanmoins affirmé M. Barbeau, avant d'assurer qu'aucune suppression d'emplois n'était à prévoir et que le tirage devrait se maintenir.

Avec PC.