Le fabricant de radios militaires Ultra Electronics investit 92 millions de dollars dans son usine montréalaise et crée 130 nouveaux emplois, pour la moitié des postes d'ingénieurs. Le gouvernement du Québec soutient l'entreprise en lui versant près de 16 millions, dont 14 millions sous forme de prêt.

> Suivez Hugo Fontaine sur Twitter

La filiale des systèmes de communication tactiques de la multinationale britannique Ultra Electronics (Ultra-SCT) compte mettre au point une nouvelle génération de produits dans ses installations de Mont-Royal. Elle aura besoin de cinq ans et de 130 nouveaux employés pour y parvenir.

Investissement Québec fournit à Ultra-SCT un prêt à redevances de 14 millions. Cela signifie que le remboursement démarrera seulement quand les ventes des nouveaux produits atteindront un certain niveau. Mais le président et chef de la direction de la société d'État, Jacques Daoust, assure que le risque est faible et que la demande des clients d'Ultra-SCT est clairement établie. Emploi-Québec ajoute aussi une subvention de 1,7 million pour la formation de 65 employés de l'entreprise.

Comme la bonne partie de l'aide de l'État est sous forme de prêt, le coût budgétaire réel pour Québec est de 3 millions. Le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Clément Gignac, estime que les retombées fiscales seront d'environ 10 millions pour les cinq prochaines années. En conférence de presse hier, il a précisé que l'investissement assure aussi la pérennité des 200 emplois spécialisés de l'usine d'Ultra-SCT, dont le tiers sont des postes d'ingénieurs.

Ultra-SCT est le plus important fournisseur de systèmes de télécommunications tactiques au monde. Le département américain de la Défense est son plus important client, mais les forces canadiennes et sud-coréennes, entre autres, utilisent aussi les systèmes radio d'Ultra-SCT.

Avec son nouvel investissement, l'entreprise veut fabriquer des radios plus petites, plus légères et pouvant être transportées dans un plus grand nombre de véhicules.

Une unité radio peut peser 100 livres et nécessiter une alimentation de 300 watts. Les nouvelles unités mises au point par Ultra-SCT ne pèsent plus que 25 livres, pour une alimentation de 100 watts. La nouvelle plateforme sera également plus flexible, question de s'adapter aux besoins particuliers de chaque client. «Cela permettra de subvenir à une demande mondiale constante en matière d'outils de communication spécialisés de plus en plus avancés sur le plan technologique», a déclaré le président d'Ultra-SCT, Iwan Jemczyk.

Des 20 plus importants fournisseurs d'Ultra-SCT, la moitié sont situés au Québec. Ultra-SCT participe également à la chaire de recherche en communication sans fil d'urgence et tactique à l'École de technologie supérieure.

Ultra-SCT faisait partie de la Canadian Marconi Company (aujourd'hui CMC Electronics) jusqu'en 2002.