Malgré la concurrence de plus en plus vive des nouveaux fournisseurs de sans-fil, Telus (T.T) s'attend à enregistrer des revenus et profits en forte hausse l'an prochain.

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Le groupe albertain a publié des objectifs financiers ambitieux hier, misant sur une progression de 9% à 22% de son bénéfice par action (BPA)en 2011, entre 3,50$ et 3,90$. Cela se compare au BPA prévu de 3,10$ à 3,30$ cette année.

«Nous prévoyons que notre rendement pour 2011 s'appuiera sur les progrès réalisés en 2010», a fait valoir Robert McFarlane, vice-président à la direction et chef des services financiers.

Telus s'attend à une croissance de ses revenus totaux de 1% à 4%, entre 9,93 et 10,23 milliards de dollars.

«Ils font mieux que ce que les milieux financiers attendaient pour la majorité des cibles étudiées», a indiqué à La Presse Affaires Troy Crandall, analyste en télécoms chez MacDougall, MacDougall & MacTier.

Le seul bémol touche le bénéfice avant impôt intérêts et amortissement (BAIIA) du secteur filaire. Les marges seront affectées à court terme à cause des coûts élevés pour brancher de nouveaux clients télé à la fibre optique et pour financer leurs terminaux numériques, explique M. Crandall. «Mais une fois ces coûts absorbés, ce sera payant pour l'entreprise.»

Une autre bonne nouvelle, c'est que la plupart des coûts associés au lancement du nouveau réseau-sans-fil HSPA" - un investissement conjoint de 1 milliard avec Bell - ont été absorbés, souligne M. Crandall.

«Cela veut dire qu'il y aura beaucoup de liquidités disponibles et ça plaît aux investisseurs, qui s'attendent à une hausse du dividende», a-t-il dit.

Dans le sans-fil, Telus s'attend à voir ses revenus grimper entre 3,5% et 6,5% l'an prochain grâce à une croissance «soutenue» - mais non chiffrée - de son nombre d'abonnés. Les recettes devraient osciller entre 5,2 et 5,35 milliards.

Et qu'en est-il des contenus exclusifs pour le sans-fil? Avec l'acquisition de Global par Shaw, de CTV par Bell et la convergence de plus en plus grande pratiquée par Vidéotron, Telus est la seule entreprise d'envergure à ne pas pratiquer l'intégration verticale entre la production et la diffusion de contenus sur une plateforme mobile.

L'analyste Troy Crandall ne s'en soucie pas trop. «Normalement, cela devrait m'inquiéter avec l'acquisition de CTV par BCE, mais on n'a pas encore de preuves que ça va marcher, surtout que ça n'avait pas fonctionné il y a 10 ans», a-t-il avancé.

«Je parle pour moi, mais je ne suis pas sûr que cela me ferait opter pour Bell de savoir que je peux voir les parties du Canadien en exclusivité sur mon portable, a-t-il ajouté. J'aime autant la regarder chez moi ou dans un bar sur un écran de 50 pouces.»

Telus a par ailleurs réduit de façon significative ses coûts de financement en empruntant depuis un an 2 milliards de dollars «à des taux d'intérêt nettement moins élevés», a indiqué l'entreprise.

Le titre du groupe a clôturé à 46,71$ hier à la Bourse de Toronto, en hausse de 0,65. Il a gagné 45,5% depuis un an.