Grâce à une classe moyenne de plus en plus aisée, les sports d'hiver prospèrent en Chine, un secteur promis à un bel avenir dont veut profiter le Club Méditerranée qui a choisi la station de Yabuli pour ouvrir son premier village dans le pays.

Grâce à une classe moyenne de plus en plus aisée, les sports d'hiver prospèrent en Chine, un secteur promis à un bel avenir dont veut profiter le Club Méditerranée qui a choisi la station de Yabuli (nord-est) pour ouvrir son premier village dans le pays.

«La Chine est aujourd'hui le seul endroit du monde où l'industrie est en croissance», a déclaré à l'AFP Justin Downes, un Canadien qui conseille des investisseurs intéressés par l'aménagement de stations de sports d'hiver.

M. Downes travaille actuellement avec Lim Chee Hwa, héritier du groupe sino-malaisien Genting, à la réalisation de la «plus grande station d'Asie» à trois heures de Pékin, dans la province du Hebei, avec parc à thème et cave vinicole. Baptisée «Secret Garden», la station, qui ouvrira en 2012, pourra accueillir 18 000 touristes.

«Il y a actuellement 5 millions de Chinois qui font du ski», estime M. Downes, et l'agrandissement des stations existantes et la construction de nouveaux sites «devraient permettre d'atteindre 20 millions de skieurs en 2015».

Le ski s'est ouvert au grand public en Chine à partir du milieu des années 1990 dans le Nord-Est, une région aux hivers sibériens avec des températures qui plongent régulièrement en-dessous de -30°C, où se trouve Yabuli.

Le Club Med veut y attirer une clientèle venue de toute la Chine et même d'Asie du Sud-Est grâce à 18 pistes de ski mais aussi à de nombreuses activités d'intérieur, du spa en passant par le karaoké ou le mah-jong.

Plus de 200 stations, la plupart très petites, ont déjà ouvert en Chine, des contreforts du plateau tibétain au Sichuan et Yunnan, en passant par la Mongolie intérieure et jusqu'au Xinjiang.

Autour de Pékin, une dizaine d'entre elles fonctionnent presque uniquement avec de la neige artificielle, les précipitations hivernales étant de plus en plus rares.

Sur les pistes de la station de Nanshan, à une heure du centre de la capitale, la majorité des skieurs chinois sont encore débutants, mais un petit snowpark a été aménagé pour quelques jeunes sportifs.

Le service de location de matériel est rapide, mais impossible d'obtenir un réglage des fixations en fonction de son poids.

Ceux qui veulent du bon matériel vont dans le quartier de Ciqikou à Pékin, dans une galerie commerçante spécialisée où skis et chaussures sont pour beaucoup importés.

«Je dépense entre 10 000 et 20 000 yuans par an pour le ski», déclare Luo Xiaoheng, un entrepreneur de 34 ans rencontré dans un magasin de la marque autrichienne Head en train de jauger la flexibilité d'une paire de skis à 11 800 yuans.

Luo, qui s'est lancé sur les pistes il y a dix ans et a déjà acheté une dizaine de paires de ski, a appris en regardant des vidéos sur internet, comme beaucoup de skieurs chinois.

«Les conditions en Chine ne sont pas très bonnes, mais le niveau des skieurs progresse rapidement», estime cet amateur.

Les remontées mécaniques débrayables, qui peuvent transporter un plus grand nombre de skieurs, sont encore importées. Le groupe franco-italien Poma-Leitner et l'autrichien Doppelmayr se partagent le marché.

«On est parti d'une installation tous les deux ans à quatre par an», a déclaré à l'AFP le représentant de Poma en Chine, Emanuel Morin.

Gérées par des sociétés privées, les stations forment elles-mêmes leurs moniteurs, explique Martina Merlet, auteur d'un mémoire sur le développement des sports d'hiver en Chine.

Cette Italienne du Val d'Aoste anime un club de sports alpins destiné aux enfants à Pékin, et travaille avec la station Duolemeidi, à environ 250 km de la capitale dont le nom est dérivé du massif alpin des Dolomites.

Les Chinois ne s'initient en général au ski qu'à l'âge adulte, car «les enfants doivent souvent faire du piano ou étudier les mathématiques durant le week-end», regrette la monitrice.