Après avoir percé le marché américain, Theratechnologies (T.TH) veut maintenant vendre son médicament sous le soleil de l'Amérique latine, de l'Afrique et du Moyen-Orient. Et c'est Sanofi-aventis (SNY), société de laquelle arrive tout droit le nouveau président de la biotech montréalaise, qui sera responsable de la commercialisation.

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Theratechnologies a annoncé qu'elle cédait les droits de son Egrifta, le médicament qu'elle vient de faire approuver aux États-Unis, à la société française pour ces trois nouveaux marchés. Sanofi se chargera de faire approuver le médicament dans les différents pays et de le commercialiser. En échange, l'entreprise montréalaise touchera un pourcentage des ventes.

«Je crois que mes relations avec la haute direction de Sanofi-aventis et la vision que je partage avec elle conduiront à un partenariat qui connaîtra du succès pour les deux entreprises», a dit John-Michel Huss, président et chef de la direction de Theratechnologies. Entré en poste la semaine dernière, M. Huss arrive droit des bureaux parisiens de Sanofi-aventis, où il a travaillé pendant 11 ans.

Egrifta est un médicament contre la lipodystrophie, une condition qui affecte certains patients atteints du VIH en modifiant la répartition des graisses dans le corps. Le 11 novembre, l'entreprise a réussi à faire approuver le produit aux États-Unis. L'événement est extrêmement rare, les autorités n'approuvant qu'une vingtaine de produits chaque année en provenance de partout dans le monde.

Selon Theratechnologies, il devrait être possible de faire approuver le médicament dans la plupart des pays concernés par l'annonce d'hier sans refaire de tests sur des patients. Sanofi utilisera plutôt le dossier qui a convaincu les autorités américaines.

Theratechnologies n'a pas voulu dévoiler combien elle touchera pour chaque médicament vendu, mais a assuré que le pourcentage est plus élevé que celui négocié aux États-Unis (21%), où c'est l'entreprise Merck-Serono qui distribue le produit.

La biotech a expliqué que c'est surtout le marché de l'Amérique latine qui l'intéresse, où elle évalue le nombre de patients à la moitié des 230 000 estimés aux États-Unis. Selon Theratechnologies, l'Afrique et le Moyen-Orient représentent environ de 10 à 20% du marché de l'Amérique latine. «Nous voyons Sanofi-aventis comme un partenaire idéal pour ces territoires étant donné sa portée internationale», a commenté hier Pooya Hemami, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, qui mentionne que l'entreprise tire 29% de ses revenus des pays en développement et qu'elle possède d'importants réseaux de vente dans les territoires concernés.

Le marché a timidement réagi à la nouvelle, le titre perdant 3 cents, ou0,5% hier, pour clôturer à 5,65$.

Theratechnologies a par ailleurs indiqué hier pour la première fois le prix de traitement à l'Egrifta, qui atteindra 23 900$US par année, soit davantage que la prévision des analystes. L'entreprise admet que le prix sera toutefois plus bas en Amérique latine. Au cours d'une téléconférence avec les analystes, la direction a indiqué qu'un prix de 60% inférieur représentait une bonne estimation.

La prochaine étape pour Theratechnologies est de se trouver un partenaire en Europe. «Nous avons des discussions avancées avec des partenaires potentiels», a dit hier M. Huss, précisant qu'une annonce devrait survenir au début de l'année prochaine.