Les entreprises de télécommunications canadiennes devraient déclarer cette année des profits avant impôts de 7,5 milliards de dollars et des revenus de 54 milliards, soit des hausses respectives de 11,6% et 2,2% par rapport à 2009. Et ce, malgré que l'économie se soit lentement reprise en main. Mais les profits devraient fondre de 5% en 2011, prédit le Conference Board du Canada.

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«Il n'était pas facile dans les circonstances d'aller chercher de nouveaux clients et de convaincre les clients existants d'élargir leur service, explique l'économiste Maxim Armstrong, du Conference Board, dans un communiqué paru hier. Toutefois, une baisse des coûts et le maintien de la demande de nouveaux produits, comme la télévision et les téléphones intelligents numériques, ont permis à l'industrie de connaître une croissance pendant que les autres industries étaient pour la plupart en récession.»

En 2009, BCE a déclaré 17,7 milliards de dollars de revenus, Rogers, 11,7 milliards, TELUS, 9,6 milliards et Vidéotron, 2 milliards.

C'est dans ce contexte que la majorité des analystes spécialisés en télécoms sondés par Bloomberg recommandent d'acheter ou de conserver les titres des gros fournisseurs. En ce qui a trait à BCE, hier, huit d'entre eux recommandaient d'acheter et douze, de conserver, avec une cible dans 12 mois de 34,91$. Pour Quebecor, neuf recommandaient d'acheter et trois, de conserver (cible de 43,08$). Pour TELUS, sept recommandaient d'acheter et neuf de conserver (cible de 47,77$). Et pour Rogers, neuf recommandaient d'acheter, sept de conserver et un de vendre (cible de 41$).

Les experts demeurent favorables, malgré l'arrivée de quatre nouveaux fournisseurs en 2010 (Wind Mobile, Public Mobile, Vidéotron et Mobilicity) qui rehausse la concurrence, donc le risque de ralentir la croissance et réduire les bénéfices.

Le lancement en septembre des services 3G par Vidéotron et les désirs d'intégration verticale de la plupart des gros acteurs en télécommunications pourraient être des synonymes de croissance. Pour l'heure, il n'y a que TELUS qui dit ne pas chercher à fournir du contenu exclusif sur ses téléphones sans fil.

«Pour l'instant, il n'y a aucune raison de penser que de ne pas détenir du contenu exclusif va affecter la rentabilité de l'entreprise, mentionne toutefois Maher Yaghi, analyste de Valeurs mobilières Desjardins, qui recommande de conserver le titre de TELUS. C'est une entreprise qui montre de bons rendements et une augmentation de dividendes. Les entreprises de télécommunications qui se lancent dans cette voie le font de façon défensive.»

Maher Yaghi recommande d'acheter le titre de BCE, mais de conserver celui de Rogers. Idem avec celui de Quebecor. «Il ne faut pas être trop agressif tant qu'on ne voit pas l'impact négatif du lancement des services sans fil de Vidéotron. Le lancement de ces services est très judicieux, mais va commencer à rapporter des profits réels à l'entreprise dans un an ou deux.»

Hier, le titre de BCE a clôturé à 35,37$, en hausse de 0,5%. Celui de Rogers a fini la journée à 36,01$ (-0,5%), celui de TELUS à 47,71$ (+1,5%) et celui de Quebecor à 36,96$ (-0,2%).