Québec n'a pas attendu la publication de la Mise à jour économique et financière, prévue la semaine prochaine, pour réemprunter sur le marché obligataire, la semaine dernière. Il a plutôt profité de la reconduction de sa note de crédit «A»» avec perspective stable par la l'agence Standard&Poor's pour devancer son programme d'emprunt de 2011-2012.

La province a titrisé 750 millions de dollars de dettes en deux tranches.

La première de 250 millions a trouvé preneur auprès d'investisseurs privés. Il s'agit d'obligations venant à échéance en 2019. Le taux consenti est de 3,724%. En janvier, Québec avait dû accorder un rendement de 4,126% pour une tranche de la même série.

«Il y a toujours beaucoup d'intérêt pour les obligations provinciales, tant chez les investisseurs locaux qu'étrangers», explique en entrevue Jean-François Godin, vice-président, recherches, chez Valeurs mobilières Desjardins.

Engouement des investisseurs

Si la tranche s'est vendue plus cher (donc avec un rendement moindre pour l'acheteur) qu'en janvier, c'est en raison de l'engouement accru des investisseurs pour les titres de dettes canadiens d'échéance comparable.

Québec est allé chercher encore 500 millions au cours d'une adjudication courue. Ces obligations venant à échéance en 2020 et vendues à l'encan rapporteront à l'acheteur 3,943%. Au début de novembre, Québec était parvenu à placer une autre tranche similaire, mais en consentant seulement 3,554%.

Le rendement supérieur est attribuable cette fois-ci à la légère remontée des taux des obligations canadiennes depuis le début du mois.

Les titres fédéraux servent de parangon aux autres obligations canadiennes qui se négocient avec un écart de rendement. Signe que les titres québécois sont toujours prisés, cet écart a reculé d'un centième, à 81, depuis le début du mois.

Québec est la plus avancée des provinces canadiennes dans le financement de ses besoins financiers. La province avait besoin de 9,44 milliards en 2010-2011, selon les données de son Plan budgétaire. Elle en a récolté 10,19 milliards. Près de 85% de cette somme a été acquise sur le marché canadien.

Seule la province de Terre-Neuve&Labrador a aussi terminé son programme d'emprunt.

L'Ontario doit encore trouver 11 milliards d'ici la fin de mars et n'a complété que 72% de son programme d'emprunt, selon les données compilées par M. Godin. C'est plus que la moitié des besoins d'emprunt restants des provinces et de leurs sociétés d'État.

Hydro-Québec doit encore trouver 363 millions des 2 milliards d'emprunts prévus et Financement-Québec, un peu plus de 1 des 3,5 milliards requis pour répondre aux besoins des établissements des réseaux de santé et des services sociaux et de l'éducation.