La franchise de jeux vidéo Assassin's Creed a fait la renommée internationale du studio montréalais d'Ubisoft. Mais Assassin's Creed n'est plus la chasse gardée d'Ubisoft Montréal, qui pourrait devoir partager davantage sa franchise-vedette avec d'autres studios du groupe pour lancer les prochains jeux plus rapidement.

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Ubisoft a lancé hier le troisième opus d'Assassin's Creed, produit en grande majorité à son studio de 2100 employés à Montréal mais aussi dans trois autres studios du groupe (Québec, Singapour et Annecy en France). Le premier opus a été conçu entièrement à Montréal (le plus important studio du groupe), le deuxième, à Montréal et Singapour. L'entreprise française n'a pas voulu dévoiler le pourcentage du travail effectué à Montréal sur Assassin's Creed Brotherhood, mais son PDG Yves Guillemot a vanté la collaboration entre les quatre studios. «Le mélange entre le studio directeur (Montréal) et les studios associés a donné lieu à une plus grande efficacité», a-t-il dit lundi lors d'une téléconférence avec des analystes financiers.

«La collaboration entre les studios va permettre d'en faire plus, mais ça ne veut pas dire qu'on en fera moins à Montréal, dit Yannis Mallat, PDG de Ubisoft Montréal. La collaboration inter-studios est très saine pour la croissance du groupe. Quand de nouvelles équipes qui ne se connaissent pas travaillent ensemble, ça donne lieu à de nouvelles manières de penser. Ubisoft, c'est un groupe international. On a tout à gagner à collaborer entre studios, mais ce n'est pas pour en faire moins à Montréal.»

La collaboration entre les différents studios risque d'être encore plus étroite si Ubisoft lance un autre opus d'Assassin's Creed à l'automne 2011. L'éditeur français de jeux vidéo n'a pas encore pris de décision. Pour l'analyste financier Mike Hickey, de la firme Janco Partners au Colorado, la question ne se pose même pas. «Je ne vois pas comment Ubisoft pourra maintenir ses ventes l'an prochain sans sortir un autre jeu de la série Assassin's Creed, dit Mike Hickey. Sa rentabilité est trop dépendante du succès de cette franchise. Il ne semble pas y avoir un marché suffisant pour des franchises moins importantes comme Splinter Cell et Prince of Persia.»

Assassin's Creed Brotherhood pourrait devenir le jeu vidéo le plus lucratif de l'histoire d'Ubisoft, un titre actuellement détenu par Assassin's Creed II et ses 10 millions de jeux vendus. Les préventes nord-américaines d'Assassin's Creed Brotherhood ont dépassé de 25% de celles d'Assassin's Creed II.

Ubisoft a dépensé 75 millions d'euros afin de réaliser les trois opus de la franchise Assassin's Creed, soit une moyenne de 25 millions d'euros par jeu (34 millions US au taux de change actuel).