Le cours des actions de CGI (T.GIB.A) a atteint un sommet inégalé en 10 ans, hier, après que la multinationale montréalaise des services informatiques eut dévoilé des résultats légèrement supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre.

Les observateurs s'attendent à ce que le titre de la société continue de s'apprécier au cours des prochains mois.

L'action du Groupe CGI a bondi de 1,53$ pour clôturer la séance à 17,07$, en hausse de 9,8%. Depuis l'éclatement de la bulle techno, en 2000, jamais le titre n'avait atteint une telle valeur.

L'enthousiasme des investisseurs s'explique par les résultats trimestriels dévoilés avant l'ouverture des marchés. CGI a réalisé des ventes de 1,01 milliard lors du trimestre qui s'est terminé le 30 septembre, une augmentation de 8,7% par rapport à la même période l'an dernier. Les profits trimestriels nets se sont élevés à 84,1 millions, ou 30 cents par action, soit une hausse de 1,7%.

Ce bénéfice aurait atteint 94,5 millions, n'eût été une charge liée à l'acquisition de la firme américaine Stanley l'été dernier. Malgré tout, cet achat de 1,1 milliard devrait bientôt porter ses fruits, selon les analystes, qui ont bien accueilli les résultats trimestriels.

«L'acquisition de Stanley progresse très bien (elle a été intégrée à 85%) et elle contribuera de manière très significative aux bénéfices de CGI dans la prochaine année», estime l'analyste Tom Liston, de Versant Partners, dans un rapport paru hier.

M. Liston, qui recommandait déjà d'acheter le titre, a revu ses prévisions à la hausse. Il anticipe que l'action atteindra 20$ au cours de la prochaine année, et non 19,25$ comme il le prévoyait auparavant.

Sur 16 analystes recensés par Bloomberg, 11 recommandent d'acheter le titre de CGI et 5 conseillent de le garder. Aucun ne suggère de se départir des actions.

Maher Yaghi, de Desjardins Valeurs Mobilières, était de ceux qui recommandaient aux investisseurs de conserver le titre. Mais il a changé d'avis, il y a deux mois. Il estime maintenant que CGI représente une occasion de placement attrayante.

«Nous continuons de croire que l'évaluation accordée à CGI par les marchés est inférieure à la moyenne observée pour des titres comparables», estime-t-il.

Pour son exercice 2010, CGI a haussé son bénéfice net de 14,8% à 362,8 millions malgré un léger recul de 2,4% de ses revenus, qui ont atteint 3,7 milliards.

Fleuron de l'industrie informatique québécoise, CGI devient par ailleurs de plus en plus américaine. L'entreprise tire toujours la moitié de ses revenus du Canada, mais elle s'attend à ce que les recettes en provenance des États-Unis (44,2% maintenant) augmentent au prochain trimestre avec la prise en compte totale des revenus provenant de Stanley.

«Les États-Unis sont un très, très gros marché pour nous et nous sommes en mode attaque», a résumé le président et chef de la direction de CGI, Michael Roach.