Une pénurie de téléphones a empêché le nouveau réseau cellulaire de Vidéotron de connaître un début fulgurant.

Le 19 septembre, à peine 10 jours après le lancement du service, trois des quatre téléphones intelligents offerts par Vidéotron, dont le Nexus One de Google, se trouvaient en rupture de stock.

«Le succès de notre nouveau service a été beaucoup plus important que prévu», a déclaré mardi le président de Vidéotron, Robert Dépatie, au cours de la téléconférence portant sur les résultats du troisième trimestre de Quebecor Media.

«Il n'y a pas de doute que notre succès aurait été encore plus grand sans ce problème malheureux», a-t-il ajouté.

Au cours de la période de trois mois qui a pris fin le 30 septembre, 21 900 comptes avaient été activés sur le nouveau réseau, dont 11 000 en provenance du service de téléphonie mobile, assuré par Rogers, que Vidéotron proposait à ses clients avant de lancer son propre réseau.

Au final, Vidéotron a donc gagné moins de 10 000 nouveaux clients de téléphonie sans fil au cours du trimestre, alors que l'analyste Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins, avait prédit un ajout net de 20 000 clients.

Au cours des prochains mois, Vidéotron devra donc convaincre les 70 000 personnes qui sont encore abonnées à son ancien service de téléphonie (celui offert par Rogers) à migrer vers son nouveau réseau, en plus d'en recruter d'autres chez la concurrence (Bell, Rogers et Telus).

M. Dépatie a précisé que Vidéotron avait refait ses stocks de téléphones intelligents à la fin octobre, ce qui laisse présager un quatrième trimestre plus reluisant dans le secteur du sans fil.

Résultats

En dépit de la rareté des téléphones intelligents, Vidéotron a connu un autre bon trimestre, ses revenus progressant de 9,6 pour cent à 551,7 millions $ et son bénéfice d'exploitation de 10,6 pour cent à 260,6 millions $.

De son côté, l'ensemble de Quebecor Media a enregistré des profits nets de 82,8 millions $ (1,28 $ par action), en hausse de 19,3 pour cent par rapport aux 69,4 millions $ (1,08 $ par action) dégagés pendant le même trimestre de l'an dernier.

Le chiffre d'affaires du conglomérat a totalisé 969,9 millions $, en hausse de 4,9 pour cent.

Le secteur des médias d'information, qui comprend la chaîne de quotidiens Sun Media et des hebdomadaires régionaux, a vu ses revenus reculer de 1,8 pour cent à 243,1 millions $ malgré une hausse de 2,4 pour cent des recettes publicitaires.

De plus, en raison de la hausse de 20 pour cent du coût du papier journal et d'une hausse des investissements, le bénéfice d'exploitation du secteur a fondu de 9,6 pour cent pour s'établir à 40,6 millions $.

Quebecor Media entend désormais intensifier la convergence de ses différents médias au Canada anglais.

«Cela a certainement fonctionné très bien au Québec et notre défi, dans l'avenir rapproché, c'est de réussir dans les autres régions du Canada», a affirmé le président et chef de la direction de Quebecor Media, Pierre Karl Péladeau.

Pour ce qui est du secteur des technologies interactives, les revenus et le bénéfice d'exploitation ont augmenté. Du côté de l'édition et des magasins Archambault, le chiffre d'affaires a fléchi, mais les profits ont crû.

L'action de Quebecor, qui détient 54,7 pour cent de Quebecor Media et qui en consolide les résultats, a bondi de 5,3 pour cent mardi pour clôturer à 37,42 $, à la Bourse de Toronto.