La direction du Journal de Montréal a publié hier après-midi un communiqué dans lequel elle annonce son retrait des négociations avec le syndicat, qu'elle accuse de mauvaise foi. En réponse, le syndicat qui représente les 253 lock-outés a fait part de sa consternation dans un communiqué diffusé en soirée.







La direction soutient que, dans la contre-offre qu'il a faite cette semaine, le syndicat a fait marche arrière et nié «tous les efforts consentis par l'employeur depuis plusieurs mois». Après le rejet massif de sa proposition, qui prévoyait la mise à pied de la majorité des syndiqués, la direction avait retiré la clause de non-concurrence pour les journalistes renvoyés et permis, «sous certaines conditions», la survie du site Rue Frontenac.





«Nous n'avons pu que constater l'absence totale de réelle volonté de négocier en vue d'en arriver à un règlement rapide du conflit en cours», déplore Lyne Robitaille, vice-présidente directrice de Corporation Sun Media et éditrice du Journal de Montréal, citée dans le communiqué publié hier après-midi.

«C'est un secret de Polichinelle que le conflit au Journal de Montréal et la négociation sont des plus difficiles depuis le début, dit Raynald Leblanc, président du STJIM, dans un communiqué. Il aura fallu plus de 20 mois pour enfin avoir une proposition de la part de la partie patronale. Nous l'avons rejetée à 89,3% et à la première contre-proposition que nous formulons, ils quittent la table. Ça n'apparaît pas sérieux.»

Le lock-out dure depuis 22 mois, et une seule offre a été faite aux syndiqués. Le site d'information lancé par les lock-outés, Rue Frontenac, a fait paraître hier le premier numéro de son nouvel hebdomadaire imprimé. La présidente de la CSN, à qui le STJIM est affilié, a quant à elle pris contact hier avec la ministre du Travail. «Manifestement, nous faisons face à un très mauvais joueur», a déploré Claudette Carbonneau.

Malgré tout, la direction du Journal de Montréal affirme vouloir arriver à un «règlement honorable et satisfaisant pour toutes les parties, par respect et reconnaissance des nombreuses années de service de la grande majorité de ses employés». L'entente devra toutefois tenir compte du contexte «très difficile» de l'industrie de la presse.