Les 253 lock-outés du Journal de Montréal sont fébriles à la veille de la publication du premier numéro de leur hebdomadaire papier Rue Frontenac dont les 75 000 exemplaires seront en vedette dès l'aube jeudi sur des milliers de présentoirs du centre et de l'ouest du Québec.

Le nouveau tabloïd couleur comptera au moins 48 pages couvrant les actualités générales, les affaires, les sports et la culture. Il proposera du contenu original, différent de celui du site internet auquel il est associé.

Au total, une centaine de personnes - tous des lock-outés - ont travaillé au premier numéro. En plus des journalistes, une trentaine d'infographistes et d'employés de bureau ont mis la main à la pâte pour concevoir la maquette, faire la mise en page ou vendre de la publicité.

Le président du syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM-CSN), Raynald Leblanc, a souligné que les exemplaires du journal seraient autant de pancartes qui rappeleront chaque semaine aux lecteurs que le conflit de travail entre Quebecor et les salariés de son plus gros quotidien perdure.

La convention collective des employés du Journal de Montréal est venue à échéance le 31 décembre 2008. Le lock-out a été décrété le 24 janvier suivant et l'impasse perdure depuis ce temps. Le quotidien de Quebecor continue à paraître.

Une proposition patronale, qui prévoyait le licenciement de 80% des syndiqués du Journal, forçait la fermeture de Rue Frontenac et interdisait aux employés mis à pied de travailler chez la concurrence pendant six mois, a été rejetée par 89,3% des membres du syndicat le 12 octobre dernier.