Transcontinental (T.TCL.A) a obtenu d'importantes concessions de ses employés en 2009, mais cela ne permettra pas de sauver l'imprimerie de Boucherville. Elle fermera ses portes le 17 décembre, a annoncé l'entreprise hier, et 180 personnes se retrouveront au chômage.





L'imprimeur montréalais exploite huit imprimeries au Canada, dont cinq au Québec. Celle de Boucherville, sur la Rive-Sud, produisait entre autres le magazine En Route, distribué dans les avions d'Air Canada, ainsi que les déclarations de revenus du gouvernement fédéral.



Transcontinental est aux prises avec une «surcapacité de production», explique son vice-président aux communications, Sylvain Morissette. Au cours de la dernière décennie, l'entreprise a investi massivement pour moderniser ses imprimeries, ce qui lui a permis d'augmenter sa productivité et de gagner des parts de marché.

Mais la récession et la concurrence accrue de l'internet ont plombé ses revenus publicitaires en 2009. Les catalogues et les magazines en ont souffert tout particulièrement. Or, l'imprimerie de Boucherville fabriquait principalement ces deux produits.

Les 180 travailleurs recevront une indemnité de départ et recevront de l'aide pour trouver un nouvel emploi. Leur syndicat, les Teamsters, formera un comité de reclassement pour leur prêter main-forte. Mais ils ont peu de chances de retrouver un emploi dans les autres imprimeries de Transcontinental.

«Malheureusement, le secteur de l'impression des magazines, des livres et des catalogues est plutôt restreint au niveau du développement et de la croissance, indique Sylvain Morissette. C'est peu ou pas possible de pouvoir replacer les gens dans des activités similaires.»

Les travailleurs de Boucherville ont été «dévastés» par l'annonce d'hier, affirme Stéphane Lacroix, porte-parole des Teamsters. D'autant plus qu'il leur sera difficile de trouver un nouvel emploi, le secteur de l'imprimerie étant en difficulté dans son ensemble.

Mais la décision de Transcontinental ne les a pas surpris outre mesure. «Des pressiers nous ont dit il y a quelques semaines qu'il se passait quelque chose, a relaté M. Lacroix. Est-ce qu'ils allaient faire des mises à pied? On ne le savait pas, mais quelque chose n'était pas normal.»

Au plus fort de la crise des médias, Transcontinental a mis en place deux plans de rationalisation: l'un aux États-Unis seulement et un autre dans l'ensemble de l'Amérique du Nord. Près de 2000 travailleurs ont perdu leur emploi, et plusieurs des employés qui sont restés ont subi une baisse salariale.

Transcontinental est le quatrième imprimeur en Amérique du Nord, et le plus important éditeur de magazines et d'ouvrages pédagogiques en français. Son titre, qui est échangé à la Bourse de Toronto, s'est apprécié de 1,46%, hier, à 15,30$.