La récession a beau être finie depuis 16 mois aux États-Unis, les ménages américains ne voient pas le bout de la crise, comme en témoignent deux indicateurs publiés mardi, une semaine tout juste avant des élections législatives qui s'annoncent mal pour le pouvoir.

Le moral des Américains reste extrêmement faible malgré une légère amélioration en octobre, a indiqué le Conference Board. L'indice de confiance des consommateurs publié par cet institut de conjoncture privé a progressé de 1,6 point par rapport au mois précédent pour s'établir à 50,2.

Malgré ce léger rebond, l'indice reste inférieur à sa moyenne des 12 mois précédents (53,0).

La confiance des consommateurs «tourne toujours autour de niveaux historiquement faibles. L'idée que les consommateurs se font de l'économie est pratiquement inchangée», écrit le Conference Board dans un communiqué. «Les consommateurs restent assez inquiets pour les perspectives à court terme».

L'enquête montre que les ménages sont plus pessimistes que le mois précédent en ce qui concerne l'évolution du marché de l'emploi et que la proportion des consommateurs tablant sur une hausse de leurs revenus à venir a reculé nettement, de 10,3% en septembre à 9,1% en octobre.

«Les consommateurs se sentent un peu plus à l'aise vis-à-vis de l'avenir, mais ils ont le moral dans les talons», note l'économiste Joel Naroff.

Analyste de Barclays Capital, Theresa Chen ne prévoit pas d'amélioration «importante de la confiance des ménages à court terme du fait du maintien d'un taux de chômage résolument élevé et du fait que de nombreux ménages continuent d'éprouver des difficultés financières».

Dans un pays qui compte environ deux tiers de propriétaires immobiliers, l'indice des prix des logements publiés mardi est venu témoigner de la persistance de ces difficultés.

Selon l'étude mensuelle S&P Case-Shiller, la baisse des prix des logements s'est accélérée en août.

Pour l'ensemble des 20 plus grandes métropoles américaines, ils ont reculé pour le deuxième mois d'affilée, de 0,3% par rapport au mois précédent (en données corrigées des variations saisonnières), indique cette étude qualifiée de «décevante» par ses auteurs.

Ceux-ci ajoutent que les cours des logements «semblent s'être stabilisés autour de nouveaux points bas»

Les cours du logement ont une influence directe sur la valeur du patrimoine des ménages et, partant, sur leur propension à consommer, donc leur capacité à relancer l'économie. Les deux indicateurs publiés mardi augurent ainsi une croissance économique molle dans les mois à venir.

Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, a indiqué lundi que plus de 20% des emprunteurs immobiliers devaient à leur créancier plus que la valeur de leur logement, et risquaient par conséquent de devenir rapidement insolvables et de perdre leur résidence.

Or, les cours pourraient bien continuer de baisser comme l'a montré lundi l'annonce d'un recul du prix médian des ventes de logements anciens en septembre, malgré une forte hausse des transactions.

Pour Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, les cours devraient baisser de «0,5% au moins au cours des quelques mois à venir».