Alain Bergeron a eu un été et un début d'automne formidables, ponctués notamment d'une excursion à vélo de 10 jours en France. Mais celui qui, en quittant Astral au printemps dernier, à 45 ans, entrevoyait plusieurs mois de vacances et de voyages devra remettre à plus tard ses autres projets personnels de taille. Car il dirige désormais BCP, l'agence de publicité fondée en 1963 par Jacques Bouchard.

Yves Gougoux lui a ouvert les portes de l'agence dont il détient 100% des actions et pour laquelle il agit à titre de président du conseil d'administration. Alain Bergeron prendra officiellement les rênes de son entreprise le 29 novembre.

Depuis le départ de John Parisella pour New York, à titre de délégué général du Québec, à l'automne 2009, la présidence était assurée par intérim par Yves Gougoux. «J'entre chez BCP pour faire grandir l'entreprise au Québec et, très certainement, au Canada, indique Alain Bergeron. S'il y a des possibilités de le faire internationalement, on le fera. J'aimerais évidemment aller chercher un gros compte dans un avenir rapproché.»

Avec une cinquantaine d'employés, BCP se situe parmi les 15 principales agences de publicité membres de l'Association des agences de publicité du Québec (AAPQ), selon le Guide annuel Com 2010 d'Infopresse. Ces derniers mois, BCP a obtenu le compte de Pharmacie Brunet et de Metro (planification et achats médias). L'agence compte parmi ses autres clients Procter & Gamble, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Forces canadiennes, Napa et le Canadien National.

Alain Bergeron a travaillé neuf ans chez Astral, qu'il a quitté en juin. Il en était alors le chef de la direction marketing et vice-président des communications d'entreprise. Il venait de superviser la refonte de l'image de marque de l'entreprise - le «A» multicolore notamment - qui détient notamment 21 chaînes de télévision et 83 stations de radio au Canada. «La journée où j'ai quitté Astral, je savais que je m'en irais du côté des fournisseurs. Soit je lançais ma boîte, soit je me joignais à des gens qui partageaient les mêmes valeurs que moi», raconte Alain Bergeron qui a rapidement été sollicité par plusieurs entreprises. «Il y a eu d'autres démonstrations d'intérêt de gens du domaine de la pub et d'entreprises qui voulaient bâtir des marques», affirme-t-il.

Alain Bergeron, qui a aussi travaillé chez Alcan, le Canadien National, Bombardier Aéronautique et Edelman, arrive en agence alors que la pub est en profond changement, estime-t-il. «Les clients en demandent de plus en plus et ils sont très pointus dans leurs attentes de résultats, dit-il. Il y a donc de belles occasions pour les agences qui veulent en offrir plus.»

Le nouveau président sait de quoi il parle, lui qui autrefois confiait des mandats publicitaires à des agences. «On ne donne pas la clé de la maison à l'autre à la première rencontre, explique-t-il au sujet des relations souhaitables entre clients et agences. Mais c'est très important d'avoir un lien de confiance fort. Il faut aussi avoir énormément d'ouverture pour écouter les idées des créatifs.»