Même si le Canada a récupéré tous les emplois perdus pendant la récession, les Canadiens ne sont pas tout à fait rassurés. La confiance des consommateurs au pays a diminué pour le quatrième mois consécutif en septembre, révèle le Conference Board.

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L'indice de confiance canadien a diminué de 1,2 point pour passer à 78,1 (le point de référence 100 étant l'année 2002). Cela représente une baisse de 18,5 points depuis le début de l'année.

«La confiance est affectée par le climat d'incertitude qui a ressurgi aux États-Unis l'été dernier, et en Europe plus tôt cette année, analyse Benoît Durocher, économiste principal au Mouvement Desjardins. On a amplement parlé de ces problèmes dans les médias et les ménages canadiens n'y sont pas hermétiques.»

Ce n'est pas heureux, mais il n'y pas de quoi pleurer non plus. Au pire de la récession, l'indice canadien dépassait à peine les 50 points. Et aux États-Unis, l'indice est passé de 53,2 à 48,5 points dans le dernier mois.

La baisse de confiance des Canadiens n'inquiète pas trop M. Durocher. Le marché du travail s'est admirablement bien remis de la crise, la croissance des revenus est largement au-dessus de la moyenne et le marché immobilier reste en bien meilleure santé qu'aux États-Unis.

Reste qu'il y a toujours plus de Canadiens qui croient que le niveau d'emploi dans leur communauté diminuera au cours des prochains mois (20,1%). Ceux qui croient qu'il augmentera ne sont plus que 17,8%, le plus bas niveau depuis juillet 2009.

Selon Pedro Antunes, directeur des prévisions nationales au Conference Board, il faut s'attendre à ce que la croissance de la consommation enregistrée dans les derniers trimestres modère dans les deux ou trois prochains trimestres.

Près de 47% des Canadiens estiment d'ailleurs qu'il s'agit d'un mauvais moment pour procéder à un achat important (en hausse de 0,9 point), comparativement à 42% qui estiment que le moment est bien choisi.

Mais les voitures se vendent

Pourtant, ces réserves exprimées par les répondants ne semblent pas s'exprimer dans les ventes de voitures.

Les ménages canadiens achètent des véhicules neufs à un rythme impressionnant, compte tenu de leur niveau de confiance.

Selon un rapport de la Banque Scotia, les ventes ont augmenté de 8% cette année, comblant presque totalement le recul de 9% enregistré en 2009.

Si la tendance se maintient, les Canadiens achèteront 1,38 million de véhicules neufs en 2010, à des poussières du record de 1,4 million d'autos vendues en 2008.

«Les constructeurs d'autos ont été plus agressifs avec les promotions l'été dernier, comme les promotions de prix d'employés, observe Carlos Gomes, économiste chez Scotia. Et le marché de l'emploi est très fort. C'est ce qui explique que les véhicules se vendent en grand nombre même si les gens sont un peu inquiets par rapport à ce qui se passe dans l'économie mondiale.»

L'indice de confiance du Conference Board a diminué dans toutes les régions, sauf dans les Maritimes. Au Québec, il a reculé de 0,2 point, à 79,2.

Le groupe de recherche a mené son coup de sonde entre le 2 et le 12 septembre derniers. La marge d'erreur est de 2,2 points de pourcentage.