Dans notre dossier sur le prix des médicaments sur ordonnance, publié dimanche dans le cahier À vos affaires, nous faisions ressortir les écarts significatifs entre les prix facturés aux assurés du privé et du public.

Des circonstances particulières ont amplifié les écarts de prix pour deux des sept médicaments comparés. Dans le cas du Losec, le prix facturé à un assuré de la RAMQ pour 28 capsules s'élève à 41,08$, alors que, pour des assurés du privé, quatre pharmacies nous ont fourni des prix allant de 79,99$ et 85$.

Mais ces prix reflètent plutôt le coût de 28 comprimés de Losec, dont le coût est deux fois plus élevé que la capsule, pour le même dosage. En fait, le manufacturier a réduit le prix de la capsule, l'automne dernier, à la suite de l'arrivée de la version générique. Mais le prix du comprimé est demeuré le même, a expliqué Annick Mongeau, directrice des affaires publiques de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP).

Désormais, la RAMQ ne rembourse que le prix des capsules. Les assurés du public qui préfèrent les comprimés doivent payer l'excédent de leur poche (32,95$). Côté privé, les assureurs ne peuvent imposer ce choix. Si les patients achètent le comprimé parce qu'ils ne sont pas au courant qu'il existe une alternative moins dispendieuse, l'assureur doit les rembourser, au moins à 70%. D'ailleurs, aucun des pharmaciens à qui nous avons demandé des prix au téléphone ne nous a souligné que la capsule est pratiquement deux fois moins chère que le comprimé.

Si nous avions comparé des comprimés avec des comprimés, l'écart de prix entre le privé et le public n'aurait été que de 15%, au lieu d'une différence du simple au double. «Quant à l'Effexor générique, le fabricant a baissé son prix de 28% au début février, les modifications en pharmacie suivent généralement au cours du mois suivant», assure Mme Mongeau.

En fait, du côté privé, les pharmaciens vont écouler leurs inventaires à l'ancien prix et le baisseront au moment de la nouvelle commande. Mais pour la RAMQ, le nouveau prix entre en vigueur immédiatement.

Voilà ce qui explique une partie de l'écart de plus de 70% que nous avions constaté. Mais lorsque la situation sera rétablie, il est fort possible qu'il faille retrancher 28% à l'écart entre le prix RAMQ et celui au privé si l'on veut être équitable, affirme Mme Mongeau.

Sur les cinq autres médicaments pour lesquels nous avons procédé à des comparaisons, les prix facturés au privé étaient de 14% à 37% plus élevés que du côté public.