Le géant taïwanais Foxconn prévoit d'embaucher jusqu'à 400 000 nouveaux salariés en Chine d'ici un an, en partie pour maintenir la production tout en réduisant au maximum les heures supplémentaires, ont indiqué jeudi des dirigeants de l'entreprise.

Le groupe qui assemble notamment l'iPhone d'Apple et fabrique des composants, entre autres pour les marques Dell et Nokia, a ajouté que ce plan d'embauche, qui arrive après une série de suicides dans ses usines cette année, portera son effectif de 900 000 à 1,3 millions d'employés.

«Nous ne savons pas si nous pouvons y arriver, mais c'est la direction que nous voulons prendre», a déclaré à l'AFP le porte-parole de Foxconn, Arthur Huang.

Ces emplois seront majoritairement créés dans les provinces centrales du pays car le groupe cherche à réduire la taille de ses plus grosses usines situées dans la ville de Shenzhen (sud) qui jouxte Hong Kong, a-t-il ajouté.

Louis Woo, assistant du PDG de Foxconn Terry Gou, a confirmé que le groupe s'apprêtait à embaucher 300 000 à 400 000 nouveaux employés sur une année.

«Cette augmentation est en partie le résultat d'une réduction au maximum des heures supplémentaires, conformément à la politique chinoise, et l'objectif du groupe de donner à ses salariés plus de temps libre en dehors du travail», a-t-il indiqué.

Ces nouvelles embauches permettront à l'entreprise «d'assurer le maintien du niveau de production actuel à la suite de la mise en place de la réduction des heures supplémentaires».

Au total, 13 salariés chinois de Foxconn et de l'un de ses sous-traitants se sont suicidés cette année en se jetant du toit d'immeubles, dont dix à Shenzhen.

Pour des groupes de défense des travailleurs, cette série de suicides dans les usines chinoises du groupe taïwanais reflète les difficiles conditions de vie de millions d'ouvriers en Chine, astreints à de longs horaires et d'intenses pressions, vivant souvent dans des dortoirs et loin de leurs familles.

Le fondateur de Foxconn, M. Gou, affirme lui qu'aucun des suicides n'était directement lié aux conditions de travail dans les usines chinoises du groupe et souligne que les autorités chinoises, qui ont ouvert une enquête, n'ont retenu aucune charge contre lui.

Le groupe a organisé cette semaine sur son campus à Shenzhen un grand rassemblement de ses salariés, déguisés, pour fêter l'amour de la vie et de la famille, pour «construire un merveilleux futur».