La société mère de la maison de disques britannique EMI a indiqué, mercredi, que cette dernière aura probablement besoin d'un nouveau financement au cours de la prochaine année, alors qu'elle croule toujours sous le poids de sa dette.

Maltby Capital a expliqué que EMI - qui abrite pourtant des artistes aussi prestigieux que The Beatles, Pink Floyd, Coldplay et Norah Jones - dispose actuellement de suffisamment de liquidités pour s'acquitter de ses obligations en vue de sa dette de 3 milliards de livres (4,8 milliards CAN), mais qu'elle aura probablement besoin d'un nouveau financement pour continuer à le faire.

Pour la période qui a pris fin le 31 mars, Maltby rapporte qu'EMI a perdu 512 millions de livres (822,8 millions CAN), ce qui représente une nette amélioration par rapport à la perte de 1,57 milliard de livres (2,5 milliards CAN) épongée au même moment l'an dernier.

Ses revenus se sont appréciés de 5% à 1,65 milliard de livres (2,7 milliards CAN), grâce au lancement d'une version remasterisée du catalogue des Beatles et au succès d'artistes comme le groupe country Lady Antebellum, le meilleur vendeur aux États-Unis l'an dernier.

EMI a été frappée plus durement que plusieurs de ses rivales par le déclin des ventes de disques compacts et par le départ de certains de ses artistes - notamment Paul McCartney et le groupe Queen - les plus populaires.

L'entreprise londonienne a failli disparaître il y a quelques mois, quand des pourparlers qui auraient pu déboucher sur un partenariat avec Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group se sont plutôt effondrés.

Elle a été sauvée par une nouvelle injection de fonds de la part de la firme Terra Firma, qui en a fait l'acquisition pour 2,4 milliards de livres (3,9 milliards CAN) en 2007 - ce qui a empêché son principal créancier, Citigroup, d'en prendre le contrôle.

Maltby, la société de portefeuille mise sur pied par Terra Firma pour gérer EMI, a indiqué mardi que la maison de disques est encore confrontée à des défis importants, notamment la dette de plus de 3 milliards de livres qui doit être remboursée entre 2014 et 2017. EMI doit aussi composer avec le sous-financement grave de son régime de retraite.

Son nouveau président et chef de la direction, Roger Faxon, a entrepris de restructurer l'entreprise et d'en réduire les coûts.

Pour sa part, Terra Firma est impliquée dans une guerre juridique avec Citigroup, à qui elle reproche d'avoir faussement prétendu en 2007 que d'autres entreprises étaient intéressées à acheter EMI, ce qui aurait gonflé injustement le prix de vente.