L'Inde envisage de fixer un délai cette semaine aux opérateurs de téléphonie mobile pour que les agences de sécurité puissent avoir accès aux données cryptées des BlackBerry, rapporte mardi le quotidien Hindustan Times.

La loi indienne stipule que les opérateurs ont la responsabilité d'autoriser la mise en place de services de contrôle pour intercepter de façon légale des conversations et des données transmises par leurs appareils.

Si les opérateurs n'en tiennent pas compte, le gouvernement déconnectera les services du BlackBerry, qui contiennent un haut degré de cryptage, en raison d'inquiétudes liée à la sécurité, écrit le quotidien. L'Inde compte environ un million d'utilisateurs du BlackBerry.

L'intention du gouvernement est de «souligner le fait qu'on ne peut transiger avec les préoccupations sur la sécurité du pays», selon un membre du ministère de l'Intérieur, cité par le quotidien sous couvert d'anonymat

«Nous allons dire aux fournisseurs de services de téléphonie mobile en des termes catégoriques que le gouvernement les autorisera à proposer uniquement des services qui peuvent être interceptés», a-t-il ajouté.

Selon une source au ministère de l'Intérieur, interrogée par l'AFP, une rencontre avec les opérateurs pourrait avoir lieu jeudi.

Aucun commentaire n'était disponible dans l'immédiat de la part du fabricant canadien du BlackBerry, Research in Motion (RIM).

L'Inde, en proie à des violences séparatistes au Cachemire et à une rébellion maoïste dans de nombreux États, est extrêmement sensible concernant les risques potentiels liés à la technologie. Le gouvernement craint que les nouveaux moyens de communication soient utilisés par des groupes d'insurgés.

De son côté, l'Arabie saoudite a annoncé mardi le maintien du service messagerie du BlackBerry et la poursuite de la discussion sur le cadre réglementaire lui permettant de surveiller le contenu des échanges sur ce téléphone multimédia ultra sécurisé.

Cette annonce intervient au lendemain de l'expiration d'un délai de 48H donné par le régulateur saoudien des télécommunications aux fournisseurs.

Les Émirats arabes unis avaient été les premiers à annoncer le 1er août une suspension de plusieurs services du BlackBerry pour le 11 octobre en disant qu'ils ne respectent pas sa réglementation.