Le marché du travail a continué de souffrir en juillet aux États-Unis, selon le rapport officiel sur l'emploi publié vendredi, qui s'est avéré bien plus mauvais que prévu.

Le pays a perdu des emplois pour le deuxième mois d'affilée. Le rapport du département du Travail fait apparaître 131 000 destructions nettes de postes, alors que les analystes en attendaient 87 000, selon leur prévision médiane.

Ces pertes d'emplois ont été tirées par le secteur public, du fait du non-renouvellement du contrat de 143 000 personnes embauchées à titre temporaire pour le recensement décennal.

Le secteur privé a créé 71 000 emplois, indique le rapport du ministère. C'est près de 2,3 fois plus que le mois précédent, mais moins que ne le prévoyaient les analystes (83 000).

Plus de la moitié de ces créations d'emplois ont été le fait du secteur manufacturier, qui tire la reprise économique en cours depuis un an. Le tertiaire, qui domine largement l'économie du pays n'a créé que 38 000 postes nets.

Le ministère a par ailleurs revu ses chiffres pour juin. Ce mois, qui avait marqué le retour du pays à des destructions nettes de postes après cinq mois de créations a été beaucoup plus mauvais que prévu puisqu'il a vu la perte de 221 000 emplois, selon la nouvelle estimation du ministère, supérieure de près de 77% à son chiffre initial.

Les créations d'emplois du privé, celles qui permettent de juger du dynamisme de l'économie américaine, ont elles été revues en forte baisse pour juin.

Malgré les mauvais chiffres de juillet, le taux de chômage est resté stable à 9,5%, alors que les analystes attendaient qu'il remonte à 9,6%.

Ce n'est une bonne nouvelle qu'en apparence: le maintien du taux résulte d'une baisse de la population active, indique le ministère.

Cela traduit en partie le fait qu'un certain nombre de personnes sans emploi ne cherchent pas de travail, estimant que c'est peine perdue.

Les chômeurs dits «découragés» sont en effet «sortis» de la population active pour le calcul du ministère.

Si on les prend en compte, ainsi que les autres personnes exclues pour diverses raisons et les personnes que la conjoncture contraint à travailler à temps partiel, le taux de chômage atteint 16,5%, selon le rapport du ministère.

Bien qu'en baisse par rapport à juin, le nombre de chômeurs de longue durée (plus de 27 semaines) reste très élevé puisque cet état concerne 6,6 millions de personnes, soit environ 45% du nombre total de chômeurs officiels.

Le rapport du ministère indique également que les heures travaillées dans le privé ont très légèrement augmenté par rapport à juin (de 0,3%), à 33,5 heures hebdomadaires en moyenne. Le salaire horaire moyen ayant un peu augmenté, le salaire hebdomadaire moyen a progressé de 0,4%.