Le groupe de médias américains Viacom a publié jeudi un bénéfice net au deuxième trimestre en forte hausse de plus de 50% à 420 millions de dollars, un chiffre plus élevé que prévu, malgré une stabilité de son chiffre d'affaires.

Le bénéfice net avait atteint 277 millions de dollars au deuxième trimestre 2009.

Entre avril et juin, par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice net s'est établi à 68 cents, contre 49 cents un an plus tôt, dépassant les attentes des analystes qui tablaient sur 66 cents.

En revanche, le chiffre d'affaires est resté presque stable, à 3,301 milliards de dollars, contre 3,299 milliards sur la même période de 2009.

Les ventes ressortent ainsi en dessous du consensus des analystes, qui misaient sur 3,43 milliards de dollars, alors que deux autres géants du secteur, Time Warner et News Corp, avaient dépassé les attentes la veille.

L'action perdait 0,94% à 38,04 dollars vers 10h00 heure de Montréal.

Le groupe a enregistré des ventes en légère progression de 6% dans sa division médias (MTV, Black Entertainment Network, Nickelodeon, Comedy Central etc) mais une baisse de 10% dans la branche cinéma (Paramount) malgré les succès de Shrek 4 Il était une fin et d'Iron Man 2.

En revanche, Viacom a amélioré sa rentabilité dans les médias (résultat d'exploitation en hausse de 14% à 789 millions de dollars) et est passé dans le vert dans le cinéma (69 millions de dollars, contre une perte de 8 millions un an plus tôt).

Le directeur général de Viacom, Philippe Dauman, cité dans le communiqué, estime que le groupe «a significativement renforcé sa situation financière», sans pour autant «sacrifier (son) investissement» dans le développement de nouveaux films et programmes.

Viacom a fait état d'une reprise du marché publicitaire (+4% aux États-Unis comme à l'étranger), jugée cependant décevante par l'analyste Hale Holden à la Barclays, qui attendait mieux, après les progressions à deux chiffres affichées la veille par les concurrents Time Warner et News Corp.

Dans le cinéma, les recettes en salles ont progressé de 10%, avec les deux films Paramount qui se sont placés dans le peloton des cinq films les plus vus au cinéma aux États-Unis depuis le début de l'année.

Mais cette bonne tenue a été plus que compensée par une chute de 43% des ventes de DVD, en raison notamment de la sortie de seulement trois nouveaux titres, contre six l'an dernier à la même époque. Les revenus de ventes de films aux chaînes de télévision se sont en outre repliés de 2%.

Evoquant le procès perdu en juin contre YouTube, que Viacom a accusé d'avoir délibérément pillé ses programmes pour s'assurer une forte croissance lors de ses premières années d'existence, M. Dauman a indiqué que l'affaire se poursuivrait en appel.

Google, propriétaire de YouTube depuis 2006, s'était retranché derrière une loi de 1998, le «Digital Millennium Copyright Act», qui protège les hébergeurs de sites des poursuites liées à des contenus mis en ligne par des utilisateurs.