Le cabinet fédéral s'est vu demander d'arbitrer le litige de plus en plus vicieux qui oppose Telus (T.T) et Bell Canada (T.BCE) au sujet d'un contrat de télécommunications de 213 millions de dollars attribué par le ministère de la Défense nationale.

Le différend, relatif au projet des Services pour réseaux Défense mondiaux (SRDM), a éclaté il y a deux ans, lorsque Bell a vu lui glisser entre les doigts un contrat qui lui aurait permis de continuer à fournir des services en matière de téléphonie, de communications sans fil, de transfert de données et de protocole Internet.

Le transfert des tâches à Telus aurait dû être complété en juin 2008, un an après que la firme de Burnaby, en Colombie-Britannique, eut été choisie par le gouvernement fédéral pour ce qui constitue son plus important - possiblement aussi son plus sensible - contrat de télécommunications.

Toutefois, le passage d'une entreprise à l'autre s'est éternisé pendant des mois, contraignant la Défense nationale à demander à Bell de continuer à lui fournir des services cruciaux pour le compte de sa rivale - services dont la facture était par la suite envoyée à Telus.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a été appelé à intervenir, et il a éventuellement maintenu les coûts exigés par Bell.

Telus s'adresse maintenant au cabinet fédéral, auquel il demande d'obliger l'organisme de réglementation à revenir sur sa décision.

Il s'agit du plus récent round du combat de boxe corporatif et juridique que se livrent les deux géants des télécommunications au sujet du contrat. À un certain moment, à la fin de 2008, Telus a accusé son adversaire de saboter de façon délibérée le passage du témoin, accusation que Bell a rejetée du revers de la main.

Trois ans après avoir obtenu le contrat, Telus attend encore que tous les services couverts par l'entente lui aient été transférés.