La banque centrale des États-Unis (Fed), moins optimiste pour les perspectives de la croissance et de l'emploi, envisage de nouvelles mesures de soutien à l'économie si nécessaire, indiquent les minutes de sa réunion de politique monétaire de juin, publiées mercredi.

 

La Fed a abaissé sa prévision de croissance, basée sur les estimations des participants à cette réunion: en glissement annuel à la fin du quatrième trimestre, elle devrait être comprise entre 3,0 et 3,5%.

La fourchette précédente de la Fed, qui remontait au mois d'avril, allait de 3,2 à 3,7%.

Par conséquent, la décrue du chômage devrait être plus lente que ne l'anticipait la banque centrale. Si la prévision a été simplement resserrée pour la fin 2010 (9,2% à 9,5%), elle est désormais moins bonne pour les années suivantes.

Fin 2011, la Fed table sur un taux de 8,3% à 8,7% de chômage (contre 8,1 à 8,5% prévus auparavant), et fin 2012, sur 7,1% à 7,5% (contre 6,6 à 7,5%).

«Les participants à la réunion ont interprété les statistiques sur le marché du travail comme compatibles avec leur prévision d'une reprise graduelle», a-t-elle expliqué.

Ils ont «également noté que plusieurs incertitudes, y compris celles dues aux changements législatifs et aux événements sur les marchés financiers mondiaux, généraient un niveau élevé de prudence qui pourrait amener certaines entreprises à retarder des embauches et des dépenses d'investissement prévues».

Cette dégradation des perspectives a amené la banque centrale à envisager la possibilité de soutenir davantage l'économie.

Ses dirigeants «ont noté qu'en plus de continuer à concevoir et tester des instruments pour sortir de la période de politique monétaire inhabituellement souple, le comité aurait à examiner si de nouvelles mesures de soutien pourraient devenir opportunes si les perspectives devaient empirer sensiblement», lit-on dans les minutes.

De telles mesures ne sont pas garanties, la Fed employant le conditionnel. Et, ajoute-t-elle, «au total, les changements apportés aux perspectives ont été considérés comme relativement limités et ne justifiant pas d'assouplissement de politique au-delà de celui déjà en vigueur».

Mais «la faiblesse persistante du marché du travail pourrait peser sur le moral des consommateurs et les ménages continuent à consolider leurs finances. Ces deux facteurs pourraient contraindre les dépenses de consommation à l'avenir», a jugé unanimement le comité de politique monétaire.

Ses membres apparaissent en revanche très divisés sur les perspectives de l'inflation, entre ceux pour lesquels son redémarrage est possible étant donné l'ampleur du déficit budgétaire, et d'autres pour qui elle est dangereusement basse.

«Un petit nombre de participants ont cité un certain risque de déflation», lit-on également, un terme très rarement évoqué par des dirigeants de banque centrale.

La réunion du comité de politique monétaire des 22 et 23 juin avait maintenu le taux d'intérêt directeur de la Fed proche de zéro, dans l'espoir de stimuler au maximum le crédit et l'activité économique.