L'ex-magnat canadien de la presse Conrad Black a fait cette semaine une demande formelle de libération conditionnelle, tandis que ses avocats tentent d'exploiter un récent jugement de la Cour suprême des États-Unis afin de contester ses multiples condamnations pour fraude et entrave à la justice.

Un avocat de Black a déposé la requête auprès d'une cour d'appel de Chicago, mardi, maintenant que le plus haut tribunal aux États-Unis a confié à une cour inférieure la tâche de rendre un jugement final sur ses condamnations pour fraude de 2007.

Le 24 juin, la Cour suprême a statué que la loi utilisée pour reconnaître Black - tout comme d'autres hommes d'affaires - coupable de crimes en col blanc était trop vague. Le jugement n'exonérait pas Black de tout blâme, mais il lui donnait une autre chance de contester ses condamnations.

Le jugement en faveur de Black - rendu en même temps qu'une décision impliquant l'ancien chef de la direction de la société américaine Enron, Jeffrey Skilling - restreint la portée d'une loi fédérale sur la fraude, fréquemment utilisée par les procureurs dans les causes de crimes en col blanc.

En plus d'avoir été reconnu coupable de fraude, Black a été condamné pour entrave à la justice, un délit passible d'une peine de six ans et demi de détention, que Black purge actuellement en Floride.

L'accusation d'entrave à la justice n'était pas touchée par la décision de la Cour suprême, mais les avocats de Black avancent que la condamnation ayant découlé de ce chef d'accusation devrait également être suspendue.

Dans le cadre de la requête en faveur d'une remise en liberté de Black, les avocats de l'ancien magnat de la presse affirment que le rejet par la Cour suprême de la thèse de la fraude se situe au coeur des questions les plus chaudement contestées au procès de Black.

Les procureurs estiment que Black devrait demeurer incarcéré à la prison à sécurité minimale où il purge actuellement sa peine parce que le jugement de la Cour suprême n'est pas lié au chef d'accusation d'entrave à la justice.

Ce n'est pas la première fois que Black fait appel. En 2008, il avait fait une tentative du genre qui avait été rejetée par un tribunal d'appel. Il s'était par la suite vu refuser une remise en liberté sous condition tandis qu'il faisait d'autres appels.

Dans le cadre de cette nouvelle requête, les avocats de Black ont essayé d'établir une différence entre les deux demandes de libération conditionnelle.

L'empire de médias Hollinger International, que Black contrôlait par le biais de toute une série de sociétés publiques et privées canadiennes, a déjà possédé les quotidiens Chicago Sun-Times, Daily Telegraph, de Londres, et Jerusalem Post, de même que des centaines de publications communautaires aux États-Unis et au Canada.